Encore un sit-in des exclus du relogement parmi les habitants de l'avenue de Roumanie devant le cabinet du wali, mais qui a dégénéré cette fois-ci en un affrontement entre des manifestants et les policiers.

Au cours de cette échauffourée trois policiers ont été blessés et quatre manifestants arrêtés. En effet, plus d'une cinquantaine de jeunes s'étaient amassés assez tôt la matinée d'hier devant le cabinet en question, pour exiger leur relogement surtout « que l'on nous avait promis que nous allions en bénéficier en même temps que ceux du bidonville de Fedj Errih, qui a été reporté à la semaine prochaine », affirment certains d'entre eux. « Dans ces conditions et pour ce qui nous concerne, ajoutent-ils, nous sommes à bout. Nous ne pouvons plus attendre davantage et nous voulions le faire savoir au wali. Mais un de ses représentants nous a orientés vers la daïra, qui s'occupe du dossier », dira-t-il.

Et de poursuivre « mais nous avons insisté pour voir le wali, car nous ne faisons plus confiance aux autres responsables ». Et, semble-t-il, c'est là que les choses se sont gâtées et ont dégénéré. Les policiers ont entrepris d'évacuer les manifestants des lieux, mais certains de ces derniers ont alors commencé à leur jeter des pierres et de la caillasse. Devant l'avancée des forces de l'ordre, les jeunes se sont réfugiés dans une rue parallèle, à savoir l'avenue de la République. Ils s'en sont pris à un camion transportant des boissons et lancé plusieurs de ces bouteilles sur les policiers. Face à cette tournure de la situation, les commerces situés à proximité tout le long de cette avenue ont très vite baissé rideau. Ensuite les manifestants ont été repoussés et poursuivis jusqu'à la vieille ville de Souika. Questionnée sur le bilan des accrochages entre les manifestants et les policiers, la cellule de communication de la sûreté de la wilaya a fait état de trois blessés légers parmi les éléments des forces de l'ordre et quatre arrestations de jeunes manifestants. Le président du comité des sages des habitants de la rue de Roumanie, Hassen Khadraoui, que nous avons contacté au téléphone et interrogé sur le sit-in, déclare que primo le comité des sages n'est pas l'initiateur du rassemblement et n'y est impliqué d'aucune manière. « Ce sont des jeunes qui ne supportent plus d'attendre plus longtemps qui ont observé un sit-in qui a malheureusement dégénéré et tourné à l'émeute », dira-t-il.