Un documentaire traitant du thème de la résorption de l'habitat précaire
(RHP) dans la ville d'Oran sera au centre d'une rencontre prévue, dans les tout
prochains jours, dans l'hémicycle, a-t-on appris hier auprès du wali. Le
documentaire est basé sur un enregistrement vidéo montrant, du ciel, les
bidonvilles grandeur nature qui pullulent dans les quatre coins du territoire
d'Oran, notamment du côté du mont Murdjajo (Les Planteurs, Couchet El-Djir,
El-Hassi?). Pour la réalisation de ce film documentaire, la wilaya a fait appel
à l'aide des autorités militaires, par le biais du commandement de la 2ème
Région militaire. Ainsi, la ville d'Oran a été survolée par un hélicoptère qui
a filmé six heures durant tous les sites abritant de grands conglomérats
d'habitats précaires. L'enregistrement a fait par la suite l'objet d'un montage
par une équipe spécialisée pour en tirer une vidéo d'une durée d'environ 120
minutes. Le wali a souligné que ce tournage, à lui seul, met en évidence le
fait que «les données présentées jusque-là par les pouvoirs publics sur le
phénomène de la bidonvilisation de la capitale de l'Ouest sont très en deçà de
la réalité». «Je n'exagère en rien, si je vous disais que le nombre d'habitats
précaires concentrés dans les grands points noirs connus représente le double,
voire plus, du nombre maximal évalué par les recensements quantitatifs qui ont
été faits auparavant. A y voir de plus près, il y aurait facilement 20.000
habitats précaires», a révélé au «Quotidien d'Oran» le wali, en marge du
briefing de l'exécutif. Il y a lieu de signaler qu'un rapport établi dernièrement
par la commission de l'aménagement urbain et de l'équipement de l'Assemblée
populaire de la wilaya, 155 bidonvilles ont été recensés à travers les
différentes communes de la wilaya. Ces nouvelles statistiques fournies par la
direction de la Programmation et du suivi du budget (ex-direction de la
Planification et de l'aménagement du territoire/DPAT) indiquent que 32
bidonvilles ont été recensés dans la commune d'Oran. En effet, entre 8.000 et
9.000 constructions illicites et maisons de fortune sont implantées au niveau
de ces bidonvilles. Le plus grand nombre des constructions illicites a été
recensé au niveau des communes de Sidi Chahmi, Es-Sénia et Haï Bouamama (ex-El
Hassi). Dans une dernière déclaration, le wali d'Oran a annoncé que d'ici 2013,
le problème des bidonvilles sera entièrement réglé. Les occupants de ces
habitations de fortune seront relogés dans des habitations décentes et les
bidonvilles rasés. Selon des sources autorisées, il a été décidé de ne reloger
que les familles recensées en 2007. Les autres occupants qui se sont installés
au niveau des bidonvilles après 2007 ne sont pas concernés par les opérations
de relogement. Cependant, le nombre exact des familles recensées en 2007, et
qui vont être relogées après éradication de leurs taudis, n'a pas encore été
arrêté. Les dossiers de ces familles vont être étudiés cas par cas avant leur
relogement.
La localité de Rocher, groupement d'habitations implanté dans sa majorité
sur des terrains publics, voit de jour en jour sa superficie s'étendre par
l'implantation de nouvelles demeures en tôle ou en matériaux de fortune. Dans
ce cadre, les services de la Gendarmerie nationale de la wilaya d'Oran ont
ouvert une enquête sur la mafia des bidonvilles. Il s'agit d'individus, membres
d'un réseau organisé, qui accaparent illicitement des parcelles de terrain, y
effectuent des tracés, érigent des maisons de fortune et les vendent à des
personnes en crise de logement. Cette enquête a été déclenchée suite à
l'opération de démolition du bidonville à Coca dans le secteur urbain Bouamama.
Des familles délogées avaient déclaré avoir acheté les maisons, qui ont été
détruites, à 40 millions de centimes. Il faut savoir qu'environ 900
constructions illicites érigées sur le domaine forestier ont été démolies ces
trois dernières années.