La colère monte parmi les enseignants
contractuels «exclus» du dernier concours de recrutement. Hier matin, une
cinquantaine de contractuels se sont rassemblés devant l'académie pour
«dénoncer les résultats du dernier concours de recrutement». Les concernés
avaient essayé d'accéder à l'intérieur de la direction de l'Education nationale
pour déposer des recours et exiger l'«ouverture d'une enquête sur l'exclusion
systématique des enseignants contractuels».
«Les promesses du ministère de tutelle de
donner la priorité aux contractuels expérimentés ne sont que de la poudre aux
yeux. Presque aucun contractuel n'a été retenu à ce concours. Il y a parmi nous
des contractuels diplômés en 1996 avec plusieurs années d'expérience qui n'ont
pas été retenus», regrette ce jeune contractuel qui dispose de trois ans
d'expérience. Et d'enchaîner : «nous nous sommes rendus aujourd'hui à
l'académie pour déposer des recours, mais les agents de sécurité avaient des
instructions pour nous empêcher d'accéder à l'intérieur». Les contestataires se
sont donné rendez-vous jeudi matin pour tenir un rassemblement devant
l'académie. Ils ont aussi promis de tenir un autre sit-in, dans les prochains
jours, devant la direction de la fonction publique. D'autres actions de
protestation sont également annoncées dès la rentrée scolaire prévue le 9
septembre prochain. Questionné sur les dispositions annoncées par le ministère
de tutelle pour accorder la priorité aux contractuels, un représentant des
concernés affirme : «la tutelle s'est engagée à accorder des points
supplémentaires pour les années d'expérience, alors comment expliquer que
presque tous les contractuels n'ont pas été retenus à l'issue de ce concours ?
Il n'y pas eu de transparence dans l'examen des dossiers des candidats. Les
responsables de l'académie refusent même de nous recevoir». Ce mouvement de
contestation des enseignants contractuels est observé dans presque toutes les wilayas
du pays, précise-t-on. Les protestataires exigent leur intégration immédiate et
sans condition en tant qu'enseignants. Il est à rappeler que les contractuels
avaient organisé en janvier dernier des actions de contestation devant
l'académie pour dénoncer leur insertion dans le Dispositif d'aide à l'insertion
professionnelle (DAIP). Ils ont été ainsi exclus de facto, à l'avenir, de la
titularisation. Les concernés avaient aussi boycotté les cours pour exiger
l'annulation de cette décision. Ils avaient estimé que leur intégration dans ce
dispositif destiné pour les jeunes chômeurs est une exclusion déguisée. La
décision de l'insertion des contractuels dans le DAIP a été prise localement
suite à une instruction paraphée par le directeur de l'académie. Seuls les
vacataires de la wilaya d'Oran ont été intégrés dans ce dispositif. Les
vacataires des autres wilayas du pays dépendent toujours du secteur de
l'Education nationale.