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Le bilan noir concernant l'applica tion du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), dans l'ensemble des communes de la wilaya d'Oran, a carrément transformé le briefing de l'Exécutif d'avant-hier, en un réquisitoire fait par le wali contre les responsables locaux de l'ANEM et les secrétaires généraux des communes. Même les chefs de daïra, et à un degré moindre les maires, ont eu leur part de la critique faite par le premier responsable de l'Exécutif local, quant à la mise en œuvre de cet outil d'emploi public. « Comment voulez-vous qu'on puisse passer au méga-chantier de la modernisation d'Oran, pour en faire une grande métropole, si on n'arrive même pas à gérer de petites choses, plutôt des futilités. Moi qui, il y a juste un instant, parlais avec entrain et ambition, devant un large parterre (lors d'une cérémonie tenue à la wilaya à l'occasion de l'Aid el-fitr), de projets structurants visant à hisser notre ville au rang des grandes mégalopoles, je me rends compte qu'il n'y a pas, dans nos administrations, une volonté de gérer les choses les plus rudimentaires tel le DAIP », a regretté le wali. Les raisons de cette déception sont à chercher dans les chiffres « catastrophiques » présentés par toutes les collectivités, sans exception, concernant le DAIP. Non seulement les indicateurs quantitatifs de l'application sur le terrain de ce dispositif d'emploi, financé à 100% par l'Etat, font rougir, mais bien pire que cela, il y a de forts contrastes entre les points de situation dressés par la direction de l'Emploi d'une part, et les chiffres livrés par les municipalités d'autre part. Pour certaines communes, l'écart entre le nombre d'employés dans le cadre du DAIP qui sont actuellement en poste, recensé par la direction de l'Emploi et celui annoncé par la commune, par la voix de son SG, dépassait les 100. « Je suis désolé de le dire, mais là, je constate que vous me mentez carrément.», a vociféré le wali. Et de renchérir: « des milliers de demandeurs d'emploi parmi nos jeunes croupissent dans le chômage et l'oisiveté parce que nos cadres de l'ANEM et nos SG de communes ne se donnent même pas la peine de traiter, par une petite signature, les dossiers de renouvellement du contrat DAIP. Pourtant, des instructions ont été données pour reconduire d'office le contrat des employés arrivé à expiration. Je vous ai aussi instruit pour débloquer la situation et faire en sorte que ceux ayant déjà travaillé soient réintégrés et que de nouveaux primo-demandeurs soient insérés dans le dispositif. Je constate que ces instructions n'ont pas été exécutées. Je vais sévir ! », a-t-il menacé. La plupart des 26 communes de la wilaya enregistrent actuellement des taux très faible du dispositif de création d'emplois du DAIP. Pour la plupart des APC et des 12 secteurs urbains de la commune d'Oran, le nombre de jeunes en activité, dans le cadre de cette formule, ne dépasse pas les 10. Dans certaines communes, il y a actuellement 0 agent en poste dans le cadre du DAIP, à l'exemple d'Arzew, Sidi Benyebka et Oued Tlélat. Pourtant, au tout début de l'entrée en vigueur de ce dispositif, instauré par le décret exécutif n° 08-126, du 19 avril 2008, le nombre de bénéficiaires était très élevé dans l'ensemble des communes de la wilaya et pour toutes les catégories du dispositif, que sont le CID, le CIP et le CFI. La wilaya d'Oran était même classée 1re , à l'échelle nationale, en matière de mise en œuvre du DAIP. L'explication de cette régression brutale affichée par Oran est à rechercher, selon le wali, dans « le refus systématique de l'ANEM de renouveller les contrats expirés du DAIP et valider de nouveaux contrats, au prétexte qu'il fallait assainir la situation, et ce malgré les instructions de la wilaya de régler les dossiers sans délai ». |
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