Plus que les
autres services de l'établissement public hospitalier, celui de la gynécologie
et obstétrique souffre d'un manque flagrant de moyens aussi bien matériel
qu'humain. La situation de ce service qui couvre toute la région frontalière,
soit une population de plus de 400.000 habitants, est alarmante et nécessite le
grand intérêt des responsables. Un seul gynécologue et un généraliste qui
assurent le service, ne peuvent forcément, malgré leur bonne volonté, pas faire
face aux dizaines de malades qui se présentent quotidiennement. Ce maigre
effectif médical qui se démène sur tous les fronts (consultations spécialisées
et générales, internes et externes dans la maternité et le service de
gynécologie, accouchements, césarienne?), n'arrive plus à faire face à l'afflux
de malades qui, en sus, se fait plus important durant cette saison. A en juger
par les chiffres, le service de gynécologie et obstétrique mérite égard et
passion, et pour cause, pour les mois de juin et juillet, 736 accouchements y
ont été effectués dont 104 avec césarienne sans aucun cas de mort-né, un
résultat que même les hôpitaux les mieux nantis ne peuvent atteindre. Ce
respect se justifie également par les 2040 consultations générales et
spécialisées effectuées durant ces 2 mois. Le déficit en médecins spécialistes
contraint ponctuellement l'évacuation de cas urgents vers le service du
chef-lieu de wilaya qui d'ailleurs déborde de son côté. Les sages-femmes qui
sont au nombre de 3 par équipe, souffrent en silence cette situation et
s'acquittent convenablement de leur mission non sans difficulté devant
l'important flux de malades. «Nous sommes contraints de doubler d'effort pour
redresser la situation que nous espérons ponctuelle » dira le chef de service,
lequel semble s'efforcer à faire dans l'enthousiasme pour apaiser le climat
électrique au sein des malades qui s'entassent dans le hall du service. Le
manque de médicaments et produits, à l'image de tous les services médicaux
nationaux, ne sont pas pour arranger les choses. Celui-ci est devenu la
préoccupation majeure de tout le corps médical lequel fait parfois dans la
débrouille pour assurer. On souligne par ailleurs que le service des urgences
souffre lui également, lourdement, de ce manque de produits et médicaments et a
vécu péniblement cette saison estivale où le nombre de malades accueillis y a
triplé à cause du flux de vacanciers vers les plages de l'extrême ouest,
notamment vers celle de Marsa Ben Mhidi. En outre, cette pénurie perturbe le
programme du service de la chirurgie lequel est souvent suspendu et où seuls les
cas d'extrême urgence sont assurés. Jamais la prise en charge de la santé
publique par le pouvoir public n'a été aussi nonchalante.
C'est le constat
relevé au niveau des différents services de l'EPH. L'enthousiasme qui a
toujours caractérisé la corporation de l'EPH de Maghnia semble s'estomper avec
les pénuries répétées de médicaments et produits paramédicaux. La grogne du
citoyen se fait de plus en plus perceptible et la situation à l'EPH qui prend
en charge les malades de plus de 5 daïras, est considérée de très préoccupante.
Aussi, l'urgence de sa dotation de plus de moyens humains, de médicaments et de
produits paramédicaux, est fortement soulignée.