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60 véhicules exportés vers la Guinée-Bissau : La SNVI veut sa place dans le marché africain

par Salah C.

Hamoud Tazerouti, P-dg de la société nationale des véhicules industriels (SNVI) a révélé que le plan de redressement, entamé en 2010 et rendu possible grâce à un apport financier public de 12,5 milliards de DA, a permis à l'entreprise de retrouver sa vocation d'exportation, notamment vers le marché africain. Deux ans après, un premier contrat a été conclu avec la Guinée Bissau, en février dernier et portant sur la vente de 60 autocars de type «Safir» et minibus «L25» et ce, pour un montant global de 6,6 millions d'euros. Leur livraison sera effectuée après que ce pays ait obtenu un crédit auprès de la Banque islamique de développement (BID). Aussi et en matière d'exportation, M. Tazerouti a indiqué que «la SNVI avait exporté, en 2011, une trentaine de camions, d'une valeur de 1,6 million d'euros, vers le Mali, un de ses traditionnels clients étrangers». A ce sujet, le premier responsable de la SNVI a tenu à déplorer que «l'entreprise a réussi à reconquérir le marché malien en décrochant, en 2011, un contrat avec l'armée malienne, mais la situation qui règne dans ce pays a gelé la reprise de l'activité».

M. Tazerouti a affirmé que «l'entreprise était prête à relever ce défi pour satisfaire, à la fois, une forte demande locale et réduire le coût des importations de voitures qui ont pris, ces dernières années, des proportions inquiétantes». Cependant et selon lui, l'émergence d'une industrie nationale de l'automobile demeure tributaire de deux conditions nécessaires à savoir : une sous-traitance expérimentée et un marché potentiel. A une question relative au récent partenariat liant la SNVI aux constructeurs allemands Daimler et Mercedes Benz, il a expliqué que «ces projets ont été négociés et conclus, en juillet dernier, grâce aux efforts déployés par l'Etat pour lancer, en Algérie, une construction de véhicules de grande qualité, à compter de 2013». D'autre part, le premier gestionnaire de la SNVI a annoncé que son entreprise a été choisie pour prendre part à deux des trois joint-ventures, créées par le ministère de la Défense nationale (MDN), en partenariat avec le Fonds d'investissement émirati «Aabar» et les constructeurs allemands Daimler et Mercedes/Benz, en tant que partenaires technologiques». Ces sociétés mixtes produiront des véhicules et des moteurs industriels de la même qualité que ceux fabriqués dans les usines de Daimler en Turquie et en Allemagne, a-t-il expliqué. Ainsi, la première des joint-ventures, auxquelles la SNVI est partenaire, consiste à lancer une plate-forme au site de la société, à Rouiba, spécialisée dans la construction de camions et de bus de marque Daimler, à raison de 16.500 véhicules dans 4 ans, dont 15.000 camions, 1.000 autobus et 500 minibus. Pour cette joint-venture, la SNVI détient 34% du capital, de l'ordre de 15,4 milliards de DA, et de l'Entreprise de développement des Industries du véhicule (EDIV), relevant du MDN, actionnaire à 17%) et les 49% revenant à l'Emirati ?Aabar'. Une fois en production, au cours du second trimestre 2013, cette unité emploiera quelque 2.000 personnes sous la conduite de techniciens allemands.

Quant à la deuxième joint-venture qui aura, quant à elle, sa plate-forme à Tiaret, elle produira à partir de la fin 2013, des fourgons utilitaires de marque «Sprinter» et des véhicules tous terrains à 4 roues motrices (4X4) destinés à l'Armée nationale populaire (ANP).

Enfin, la troisième joint-venture, dans laquelle la SNVI n'est pas partenaire, est composée pour la partie algérienne, par l'Entreprise algérienne de production de moteurs (EMO), qui détient 34% du capital, et le Groupement de production d'industrie mécanique (GPIM), une entité de MDN, qui détiendra 17% alors que l'Emirati «Aabar» sera détenteur du reste.

En matière de prévisions arrêtées pour cette année, M. Tazerout a indiqué que la SNVI a tablé sur un chiffre d'affaires de 27 milliards de DA et que le déficit auquel elle faisait face, en raison des coûts élevés des charges et d'un problème de sureffectif (6.500 travailleurs), a été ramené en 2011, à environ 1 milliard de DA, contre 2,34 milliards DA, une année auparavant.