C'est à partir de la direction des unités républicaines de la Sûreté
nationale à El-Hamiz que le directeur général de la Sûreté nationale, le
général major Abdelghani Hamel, a tenu à rassurer les retraités de la police
quant à leur logement d'astreinte.
Le choix du lieu de l'annonce n'est pas fortuit en lui-même parce que le
DGSN, alors général, a occupé comme dernier poste avant d'être nommé à la tête
de la police, le poste de commandant de la Garde républicaine. Mais pas
seulement, en janvier 2002, une opération d'expulsion de 8 retraités de la
Garde républicaine occupant des appartements à la cité des 304 logements au
centre de Zéralda a tourné à l'émeute. Cette annonce faite par M. Hamel a de
quoi réconforter les policiers en retraite puisque le dossier du logement de
fonction reste entier en Algérie et a donné lieu à des tournures inattendues
voire extrêmes dans certains cas comme celui de Zéralda. La mise à la retraite
anticipée, la radiation du corps de l'armée pour raisons médicales ou
disciplinaires étaient les mobiles avancés par l'administration militaire des
services sociaux justifiant l'évacuation de ces logements. Du côté des
retraités de la police occupant des logements de fonction, ils peuvent
continuer d'en jouir jusqu'à ce qu'ils bénéficient d'un appartement dans le
cadre des différentes formules d'attribution de logement, a expliqué le DGSN.
Cette décision s'inscrit dans le cadre de la politique sociale menée par la Sûreté
nationale en faveur des agents et cadres de la DGSN, a-t-on encore indiqué.
Elle rejoint les dernières augmentations salariales qui ont touché le corps de
la police. Pour rappel, plusieurs secteurs de la fonction publique sont
confrontés au problème du logement de fonction et de son évacuation, une fois
l'heure de la retraite sonnée. En novembre 2011, des retraités du secteur de
l'éducation avaient tenu un rassemblement au niveau de la Maison du peuple, à
Alger, pour dénoncer les avis d'expulsion des logements de fonction qu'ils
occupent depuis des décennies. Les retraités, qui occupaient, il y a quelques
années, des postes d'enseignant, de directeur d'établissement ou encore
d'inspecteur de l'éducation, disent aujourd'hui faire les frais «de la politique
d'exclusion prônée par certains responsables du secteur». Près de 5.000
retraités sont confrontés à cette situation, dont 1.200 au niveau d'Alger. La
centralisation de la gestion des quotas de logements attribués au secteur de
l'éducation, dont 10% sont destinés aux retraités, a eu pour effet d'anéantir
toute chance d'accès au logement, a-t-on expliqué. Habitant des logements de
fonction par décision administrative, ces travailleurs aujourd'hui retraités
avaient été rassurés que le jour où ils quitteraient ces logis, ils
bénéficieraient d'une habitation décente. En mars de la même année, le
ministère de l'éducation nationale avait décidé de se désister des logements de
fonctions au profit des enseignants et maîtres d'écoles. Seulement, ces
logements de fonction se trouvent en dehors de l'établissement et appartiennent
aux domaines d'Etat et à l'Office de promotion de gestion immobilière (OPGI).
Depuis 2003, une cinquantaine de familles résidant à la cité Institut national
de cartographie et de télédétection (INCT) d'Hussein Dey, dépendant du
ministère de la Défense nationale, sont destinataires d'une série de mises en
demeure, et pour certains à des poursuites judiciaires de la part de leurs
employeurs, les sommant de libérer les logements en question. Or, selon l'avis
d'attribution signé trente ans auparavant, il est clairement stipulé que «tout
bénéficiaire de logement doit souscrire aux conditions de location». Il est
précisé plus particulièrement que «le locataire doit libérer dans les 48 heures
l'appartement occupé en cas de démission ou de licenciement», ce qui exclut le
cas des retraités.