
Dans le cadre de l'application des dispositifs relatifs à l'indemnisation
des commençants touchés par les travaux du tramway, 329 dossiers ont été
déposés au niveau de la direction des Domaines de la wilaya d'Oran, seule
structure habilitée à évaluer le montant des préjudices et celui de
l'indemnisation. Les services concernés ont ainsi accepté 307 dossiers et
rejeté 22 dossiers ne répondant pas aux conditions. La commission d'étude des
dossiers de l'entreprise du métro d'Alger a pris en charge 438 dossiers. Il
s'agit notamment des commerçants exerçant au niveau de l'avenue de Saint-Eugène
et la rue Khemisti à Es-Sénia. Les pertes causées aux commerçants sont très
importantes. Les travaux de ce projet ont fait subir aux commerçants et à leurs
activités de grands désagréments. Actuellement, de nombreux commerces ont
baissé rideau dans l'artère principale du quartier d'El-Makarri
(ex-Saint-Eugène) et de nombreux autres risquent la délocalisation quand les
travaux seront lancés au tronçon de la ligne qui passe par la rue Mohamed
Boudiaf (ex-rue de Mostaganem). Pour rappel, pas moins de 1.400 commerçants
pénalisés par les travaux de réalisation entrepris par le groupement Tramnour,
dans les artères commerciales de la ville, ont été recensés. Un comité spécial,
composé de représentants des services des impôts, des Domaines, des Unions des
commerçants et de l'Entreprise du métro d'Alger, chargée du suivi de la
réalisation du tramway d'Oran, a été chargé d'accueillir les dossiers des
commerçants concernés, de les étudier et de décider des cas méritant une
indemnisation ou une exonération fiscale. Les autorités locales avaient donné des
instructions fermes à l'EMA pour accélérer le processus d'indemnisation des
victimes. Il sera pris en compte le taux du dommage et le volume des pertes
selon des normes juridiques retenues durant l'inspection des différentes
tranches du projet du tramway d'Oran. Cette opération touchera les
propriétaires de magasins qui remplissent les conditions vis-à-vis de
l'administration fiscale, des services du commerce, du registre du commerce et
de la sécurité sociale. D'autre part, il est à signaler que l'exploitation et
la gestion de la première ligne du tramway d'Oran seront confiées à une société
algéro-française, selon des sources de la direction des transports. Cette
société de droit algérien sera prochainement créée par l'Entreprise du métro
d'Alger (EMA) (partie algérienne) et la Régie autonome des transports parisiens
(RATP) (partie française). Cette société aura pour mission la gestion
technico-administrative et la formation des personnels dont le recrutement.
Selon les dernières prévisions, la première ligne du tramway, qui s'étend sur
18 km linéaires (Haï Es-Sabah/place 1er Novembre 1954) sera réceptionnée avant
la fin de l'année en cours. Notons que le tramway d'Oran prévoyait à l'origine
une seule ligne bidirectionnelle de 17,7 km, estimée à quelque 355 millions
d'euros, séparant Sidi Maârouf (est de la ville) de l'université Es-Sénia
(sud). Mais depuis le lancement des travaux en 2008, ce projet n'a cessé
d'évoluer avec pas moins de trois extensions programmées.