Au moment de la rupture du jeûne samedi, Hadj Ahmed Kedir dit «Hopa» rendait l'âme dans la dignité, tout en étant entouré de sa famille. La triste nouvelle s'est vite propagée aux quatre coins de la ville, car Hadj Ahmed était l'un des derniers survivants de la fameuse équipe du GCM de la décennie 40, aux côtés des Sadek, Kiri, Khitri, Gaucher, Mekkioui,Vitalis, Boukhadmi, Khemliche,Bach, Benaoumeur, Ali Moumen, Belaouni et El Gotni, sous la présidence du docteur Bensafir. Djaker Nehari et Ali Moumen demeurent désormais les seuls survivants de cette phalange qui s'est illustrée sur les terrains d'Afrique du Nord, remportant plusieurs titres contre les grosses cylindrées de l'époque, le SCBA, l'USMO, le CDJ, le FCO, l'ISM et l'AGSM. HADJ Ahmed excellait dans le poste de demi-défensif (n°6), réussissant l'exploit de ne jamais recevoir d'avertissement. Il était également un redoutable tireur de coups francs. Après sa fin de carrière sportive, il géra un petit commerce avant d'être fonctionnaire.

Fervent pratiquant dès son enfance, Hadj Ahmed a effectué le pèlerinage à la Mecque par route en compagnie de son ami Kies dit «Jo». Sa sensibilité était telle qu'elle le poussait à rendre visite aux malades à l'hôpital et à l'hospice des vieillards quotidiennement, étant même à l'origine d'une association de bienfaisance avec le docteur Boucif. Le plus clair de son temps, il le passait à la mosquée jusqu'au moment où ses forces l'abandonnent depuis les trois dernières années. Ses enfants lui ont toujours apporté les soins et l'affection jusqu'à son dernier souffle. De nombreux sportifs se sont interrogés sur le surnom de «Hopa», son fils nous a apporté l'éclairage suivant : «Durant les vendanges et tout comme les enfants de son âge, il piquait des grappes de raisin noir des remorques de camion dénommées à l'époque Hopa».

Décédé à l'âge de 88 ans, Hadj Ahmed était considéré comme un monument du GCM. Aussi, une foule immense l'a accompagné à sa dernière demeure, au cimetière de Bab Ali, où il reposera désormais aux côtés de ses illustres compagnons. Avec cette tragique disparition, un autre grand pan de l'histoire sportive de Mascara et de l'Ouest vient de tomber. Souhaitons que les historiens du sport n'oublient pas le grand apport de cette authentique vedette.