Les dépenses
onéreuses occasionnées durant le mois de Ramadhan, n'en finissent pas. Ainsi,
et outre les dépenses de tous les jours nécessaires à la préparation des repas
du f'tour, il a fallu débourser encore de grosses sommes d'argent, afin de
pouvoir habiller les enfants pour les fêtes de l'Aid El Fitr. Voilà que des
centaines de ménagères constantinoises se préparent encore pour d'autres
dépenses destinées à la préparation des traditionnels gâteaux, que l'on prépare
chaque année pour garnir les tables le jour de la fête de l'Aid. En cette
dernière semaine du mois de jeûne, et nonobstant la chaleur accablante qui
règne sur la ville, les dernières coupures désagréables d'électricité, des
dizaines de femmes sillonnent les rues de la ville et notamment celles des
vieux quartiers, pour l'achat des incontournables fruits secs qui leurs sont
nécessaires pour la confection de ces gâteaux constantinois, tels que le
«Makroud» fait avec des dattes écrasées, et enrobées dans la semoule, les
«K'Taifs» les «Baklaoua» faits d'amandes, de noix et d'autres choses encore?
c'est donc, de grosses dépenses supplémentaires pour l'achat de ces
ingrédients.
Les commerçants
spécialisés dans ce créneau se frottent les mains, car pour beaucoup de
familles, il est hors de question de ne pas garnir la table de ces gâteaux, le
jour de la fête, car il y aura beaucoup de visites familiales, quitte à faire
encore et encore d'autres sacrifices financiers. Sachant que le prix au kilo
des amandes varie de 800 à 850 dinars le kilo, celui des noix décortiquées,
variant selon la qualité de 1.500 à 1.700 dinars le kilo, des cacahuètes de 300
à 350 dinars le kilo. C'est encore quelques milliers de dinars qu'il faut
dépenser, car en plus de ces fruits secs, il faut acheter du beurre, de la
semoule, du smen, du miel, etc.. à raison respectivement de 800, 1.200, 450, et
900 à 2.000 dinars le miel en fonction de sa qualité. Des chefs de familles qui
accompagnaient leurs épouses faisaient grise mine en précisant que « toutes les
économies faites depuis une année pour cet évènement ont fondues comme neige et
heureusement que les salaires du mois ont été versés à l'avance, sinon, c'est
l'emprunt ». D'autres affirment avoir eu recours « au mont de piété » depuis
quelques jours déjà afin de faire face à ce mois qui était réputé mois de
piété, et de ferveur religieuses, qui s'est finalement transformé en mois de
dépenses onéreuses, de bouffe et de gaspillage, à voir le gâchis des aliments
jetés dans les poubelles devant les immeubles.