La catastrophe a été évitée de justesse, jeudi, dans la cité «Les
Oliviers» à Haï El-Othmania (ex-Maraval). Il était 13h, quand une coupure du
courant électrique est survenue dans le bâtiment O/1, suivie immédiatement
d'une série d'explosions provenant du rez-de-chaussée. C'était l'armoire
abritant les compteurs éclectriques qui venait de prendre feu. L'incident a
provoqué une panique indescriptible, dans ce bloc à quatre étages. Terrifiés,
les habitants accouraient vers la sortie du bâtiment pour fuir le danger. Dans
les escaliers, en particulier, l'agitation et l'affolement étaient à leur
comble. Une fumée dense et âpre se dégageant de l'armoire à compteurs en flammes,
s'est propagée dans les étages supérieurs, réduisant encore davantage la
visibilité et intoxiquant l'air. Plusieurs cas d'évanouissements se sont
produits, notamment chez les enfants et les personnes âgées, à l'exemple d'une
vieille dame qui n'a dû son salut qu'à l'intervention prompte des voisins qui
l'ont évacuée à l'extérieur de la bâtisse, en attendant l'arrivée des pompiers.
En effet, ces derniers sont arrivés, quelque temps plus tard, sur les lieux du
sinistre ; cependant, ils ont eu tout le mal du monde à maîtriser la situation,
et ce, du fait du désordre qui régnait sur place et des étincelles
ininterrompues qui jaillissaient du placard à compteurs, carbonisé par les
flammes. Le feu partiellement éteint à l'aide d'extincteurs manuels, les
éléments de la Protection civile ont mis un peu plus d'une heure pour ouvrir
l'armoire et accéder aux compteurs groupés. «Toutes les règles de sécurité
faisaient défaut, y compris l'accès aux compteurs pour réparation ou
intervention de secours. C'était une armoire blindée», dira avec une pointe
d'agacement un habitant du bâtiment O/1.
Selon des représentants du collectif des habitants de ce bloc, il y a un
peu plus de deux mois, un incident, moins grave mais inquiétant quand même,
s'était produit dans ces mêmes compteurs électriques provoquant, entre autres,
une coupure d'une demi-journée. Alertés par les habitants, des agents de
Sonelgaz s'étaient alors déplacés sur les lieux et avaient dépanné
«provisoirement», selon leurs propres dires, promettant de revenir dans les 48
heures pour réparer la faille une fois pour toutes. «C'était plutôt un
bricolage de système D, pour seulement rétablir la situation. Les agents de la
Sonelgaz nous ont assurés qu'ils allaient revenir dans 2 jours, au plus tard,
pour résoudre le problème définitivement.» Et le même représentant du comité de
quartier d'ajouter : «Curieusement, ce sont les mêmes agents qui sont revenus,
lors de l'incident de jeudi. Nous étions vraiment fous furieux contre eux à
cause de leur promesse non tenue. Mais, sur place, ils nous ont fait comprendre
qu'ils ont fait leur travait en dressant un rapport de la situation qu'ils ont
remis à leur service et qu'ils attendaient depuis, l'instruction de leur
hiérarchie pour retourner sur les lieux et remédier au problème. Or, cette
simple et automatique procédure n'a pas été faite depuis, selon l'aveu des
technciens de Sonelgaz eux-mêmes», regrette le même habitant qui interpelle les
instances compétentes, y compris celles de Sonelgaz, à ouvrir une enquête sur
cette affaire pour déterminer la responsabilité de tout un chacun, dans cette
négligence qui a failli donner lieu à des conséquences autrement plus
dramatiques, n'était-ce le réflexe des habitants qui ont tout de suite fermé le
robinet d'arrêt du gaz.