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L'armée syrienne a
lancé, hier mercredi, une offensive d'envergure contre les positions tenues par
la rébellion à Alep, seconde ville du pays devenue, depuis deux semaines, le
théâtre de violents affrontements. Et, quelques heures après l'entrée des
troupes régulières dans la ville, à l'aide de chars et après des bombardements
particulièrement violents, le quartier de Salaheddine serait tombé, selon des
sources officielles. Cette offensive militaire à laquelle participeraient plus
de 20.000 soldats, intervient au lendemain de la déclaration du Président
Bachar Al Assad de «purger le pays» des terroristes, à l'issue de son entretien
avec Saïd Jalili, émissaire du Guide suprême iranien Ali Khameneï.
La violence des combats, selon des reporters de presse, donne une idée de la volonté des autorités syriennes de reprendre le contrôle de cette ville, verrou stratégique qui balise la voie vers la maîtrise de toute la région nord de la Syrie vers les frontières turques. «Nos forces armées ont pris le contrôle total de Salaheddine, infligeant aux groupes terroristes des pertes sévères et faisant un grand nombre de morts et de blessés» dans leurs rangs, selon une source officielle syrienne. «Des dizaines de terroristes ont été arrêtés alors que d'autres se sont rendus en déposant leurs armes. De grandes quantités d'armes utilisées par les terroristes pour terrifier les habitants et commettre des assassinats contre les forces de l'ordre, ont été saisies», ajoute Sana. Côté rébellion, le colonel dissident Abdel Jabar Oqeïdi a confirmé qu'il y avait une attaque du quartier « mais c'est faux de dire que l'armée du régime a pris le contrôle total du quartier». «Il y a des combats dans plusieurs quartiers d'Alep, mais cela se concentre surtout à Salaheddine car ce quartier revêt une grande valeur symbolique pour nous et pour l'armée du régime», a ajouté le chef du Conseil militaire pour la région d'Alep. Un militant qui se trouve sur place a affirmé voir les chars loyalistes sur la place Salaheddine et rue Khodr, deux positions stratégiques dans le quartier. Mais, selon un journaliste britannique du « Guardian », Martin Culov, contacté par sa rédaction, le quartier de Salahedinne n'est pas encore totalement entre les mains de l'armée régulière. ?'Les rebelles reculent de 10-15 m, mais affirment qu'ils tiennent toujours une majorité de Salahedinne. Il a précisé que des chars et du gros matériels ont été déployés pour cette offensive contre les positions de la rébellion à Alep, dont plusieurs quartiers ont été dévastés par les bombardements, et complètements détruits. Sur le front politique, l'Iran veut jouer le rôle de médiateur dans la crise syrienne. Douze à treize pays devraient participer, aujourd'hui jeudi à Téhéran, à une «rencontre consultative» sur la Syrie, a annoncé le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, sans citer ces pays. «Notre principal argument est le rejet de la violence et la tenue d'un dialogue national», a-t-il dit, en soulignant que «la volonté de l'Iran est la fin de la violence, le plus rapidement possible, en Syrie». Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a, de son côté, appelé à une solution politique et à l'arrêt des violences en Syrie. «La réunion ministérielle de demain et le sommet de l'Organisation de la coopération islamique, à La Mecque du 14 au 15 août, sont une bonne occasion pour régler les problèmes en Syrie par le biais de solutions politiques et non d'affrontements militaires», a déclaré M. Ahmadinejad. Un voeu pieu puisque ni la Ligue arabe, encore moins l'ONU ne sont parvenus à faire taire les armes et faire asseoir les deux parties autour de la même table pour discuter d'une sortie de crise moins violente. «Tout le monde doit aider les opposants et le gouvernement syriens à se mettre d'accord sur un processus politique, visant à assurer les droits des Syriens», a estimé le président iranien, dont le pays reste le plus important soutien du régime de Damas après la Russie et la Chine. Par ailleurs, les combats continuent mais avec moins d'intensité, dans plusieurs villes du pays, alors qu'à Homs, 16 personnes, en majorité alaouites ont été tuées dans ce qui prélude à une chasse aux alaouites (chiites) par l'opposition (sunnite) après l'assassinat, dimanche, d'une célèbre cinéaste alaouite près de son domicile, à Damas. |
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