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Après
l'enterrement des victimes, l'armée égyptienne est passée à l'attaque en
lançant des raids aériens contre des présumés djihadistes dans le Sinaï. Selon
les médias gouvernementaux, une vingtaine de djihadistes auraient été tués dans
ces opérations décidées en riposte
à l'attaque de dimanche dernier qui a coûté la vie à seize gardes-frontières égyptiens. C'est la première opération du genre menée par l'armée égyptienne depuis longtemps. Depuis la guerre d'Octobre de 1973, rappelle l'agence palestinienne de presse Ma'an News. Elle a touché des cibles dans le village de Toumiah. Des forces spéciales héliportées ont attaqué un repaire de jihadistes, dans la montagne d'al-Gimei, au sud d'al-Arich après un bombardement au mortier. L'opération a été précédée d'un déploiement de troupes à la frontière avec la bande de Ghaza. Des frappes ont également touché des cibles, proches de la ville de Cheikh Zouwayid, non loin du village. La localité, contrôlée par les bédouins, est un point important de contrebande avec la bande de Ghaza, via les tunnels. Les frappes aériennes ont commencé à 3 heures du matin et se sont arrêtées à 5 heures, rapporte un journaliste palestinien qui évoque des ripostes de djihadistes contre des positions près de l'aéroport d'Al-Arich qui ont fait plusieurs blessés. Les assaillants portaient des tenues noires semblables à celles que portaient les assaillants contre les gardes-frontières, indique une source militaire égyptienne citée par Ma'an. «IL Y A DES ETATS DERRIERE?.» «Il y a des Etats derrière ce que font les terroristes au Sinaï. Ce qui se passe va plus loin que le niveau des groupes présents au Sinaï » a indiqué cette source. Cette riposte militaire est intervenue alors que dans la nuit des postes de contrôle ont été attaqués près de la ville d'Al-Arich. Trois policiers et un habitant ont été blessés lors de ces attaques, selon un communiqué du ministère égyptien de l'Intérieur. L'armée égyptienne qui a pris ostensiblement les devants sur le président et le gouvernement avait promis de « venger » les 16 gardes-frontières en qualifiant les auteurs de l'attaque de « terroristes ». Elle a également lancé des accusations contre la partie palestinienne en affirmant que l'attaque contre les gardes-frontières avait été appuyée par des tirs de mortiers venant de la bande de Ghaza. L'une des conséquences immédiates de l'attaque a été la fermeture, par l'armée égyptienne, du point de passage de Rafah, remettant en cause les espoirs d'un allègement de l'encerclement subi par le territoire palestinien. La situation risque au contraire d'empirer pour les Palestiniens, les autorités égyptiennes ayant commencé dès mardi à fermer les tunnels de contrebande entre le territoire palestinienne et l'Egypte. Les services de sécurité égyptiens ont mené des perquisitions dans des maisons dans la zone où a eu lieu l'attaque. Des suspects ont été arrêtés dans la ville d'Al-Arich, dans le nord-est du Sinaï. Les autorités égyptiennes, avec l'assentiment implicite des Israéliens, se lancent dans une opération de reprise en main de la situation au Sinaï où, en vertu des accords de Camp David, la présence de l'armée égyptienne est tés limitée. En vertu de ces accords, la région du Sinaï est une zone démilitarisée, ce qui implique au moins un accord discret d'Israël. Immédiatement après l'attaque, le président Mohamed Morsi a affirmé avoir donné des «instructions claires» pour reprendre «le contrôle total du Sinaï». L'EMBARRAS DES «FRERES» D'EGYPTE ET DE GHAZA L'attaque contre les gardes-frontières crée une situation des plus embarrassantes pour les Frères Musulmans égyptiens qui se retrouvent contraints d'assumer une coopération sécuritaire avec l'Etat hébreu. La chose est banale pour l'armée qui est depuis des décennies dans cette logique de coopération. Pour les Frères Musulmans qui ont accusé le Mossad d'être le manipulateur de l'attaque, une telle coopération n'a rien d'évident. Un embarras qui s'est matérialisé par l'absence du président Mohamed Morsi aux funérailles militaires et populaires des victimes de l'attaque. Des slogans hostiles au président et aux Frères Musulmans ont été lancés au cours de la cérémonie. Officiellement, le président Morsi a choisi de ne pas participer afin que le dispositif sécuritaire entourant le déplacement du chef de l'Etat n'entrave pas la participation populaire aux funérailles. Un argument qui n'a pas vraiment convaincu en Egypte. A Ghaza, les Frères Musulmans palestiniens incarnés par le Hamas se retrouvent dans une situation où ils devront, pour sauver les relations avec l'Egypte, « s'occuper » des djihadistes. |
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