La délégation algérienne présente en Angleterre
dans le cadre des JO 2012 ne retournera pas bredouille au bercail et ce, par la
grâce de Taoufik Makhloufi qui a remporté haut la main mardi la finale du 1.500
m, permettant ainsi à l'Algérie d'intégrer le tableau des médailles. L'ex-star
de la discipline et consultant de la chaîne El Djazira Said Aouita aura vu
juste en déclarant haut et fort dès les éliminatoires de cette épreuve, que
notre champion était son favori pour la médaille d'or. Et pourtant, ce rêve de
gosse du natif de Souk-Ahras en 1988 n'allait pas se concrétiser et ce, après
avoir longtemps galéré avec en sus cette affaire ayant trait à sa participation
au 800 m, qui faillit lui porter un coup au moral avec cette possible exclusion
de la finale du 1.500 m annoncée sur de nombreux sites et, par des journaux qui
ont poussé le bouchon trop loin, en l'accusant « d'avoir traîné la patte et
pour comportement antisportif pour certains et, d'avoir simulé une blessure
pour d'autres ». Malgré tout ce qui a été dit et rapporté, le moral de Taoufik
Makhloufi n'a pas été entamé, mais ça l'a plutôt réconforté dans son idée qu'il
était attendu au tournant. Devenue la chasse gardée des Kenyans ces quatre
dernières années, notamment après la retraite le Hicham El Guerroudj , pour
tous les spécialistes, la médaille d'or ne pouvait échapper à l'un des trois
Kenyans présents en finale du 1.500 dont un certain Absel Kiprop qui n'est
autre que le champion olympique de l'édition de Pékin , il y a quatre années ,
mais Taoufik Mekhloufi, conscient de ses possibilités, a pu déjouer tous les
pronostics et ce malgré une blessure au genou qui pouvait se réveiller à
n'importe quel moment, comme il a tenu à le confirmer en fin de course.
Pourrait-on qualifier la consécration de Toufik Makhloufi d'exploit ? Les avis
divergent. Pour certains le «turbo» ou la «Ferrari » qualificatifs utilisés par
ses fans en raison de sa pointe de vitesse, Toufik Makhloufi n'a fait que
perpétuer une certaine tradition, celle d'avoir permis à cette discipline de
renouer avec un certain passé glorieux avec les Morceli, Boulmerka, Sief ,
Guerni , et Benida Merrah les pionniers du demi-fond algérien qui ont porté
haut les couleurs nationales dans le concert international. Pour d'autres, ce
succès n'est que l'aboutissement d'un long processus. Toufik Makhloufi, couvé
par un certain Amar Brahmia qui n'est plus à présenter, a émigré et ce pour
donner une autre dimension à sa carrière. Loin de sa famille , le début de
l'année 2012 a été difficile pour l'enfant de Souk Ahras avec ce changement
d'entraîneur qui a engendré un changement dans la manière de se préparer. Ayant
passé les sept derniers mois à l'étranger en Afrique et en Europe en
préparation intense, loin de sa famille sous la coupe de l'entraîneur Somalien
Jama Adam , Taoufik Makhloufi, digne héritier de Noreddine Morceli, récolte
aujourd'hui les fruits de ses sacrifices durant plusieurs années tout en
montrant la voie à d'autres athlètes.