Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Aïn El Turck : Le pain maison fait son commerce

par Rachid Boutlélis

La galette, qui était auparavant préparée exclusivement dans les foyers, s'est adjugée, avec le temps, une place enviée dans le secteur commercial des villes. En effet, une multitude de petits locaux, versés dans la préparation et la vente de ce pain traditionnel, a intégré le paysage à Sidi El Houari. Ce commerce semble même imposer une certaine concurrence aux boulangeries. A Médioni, El Hamri, Derb, Plateau St Michel, pour ne citer que ces quartiers, des revendeurs à la sauvette, qui s'approvisionnent à partir de ces locaux commerciaux, proposent à la vente des galettes, parfois encore chaudes, à partir de 25 dinars. Ces revendeurs, qui sont pris d'assaut par les familles, particulièrement en ce mois de carême, écoulent rapidement leurs stocks. «Je vends une moyenne de 50 galettes par jour, parfois plus les week-ends et les jours fériés» confie un jeune revendeur installé à Derb, qui ne semblait pas entièrement sincère sur la véritable quantité écoulée. «C'est ma mère qui les prépare, je ne m'approvisionne pas chez les locaux commerciaux». A Aïn El Turck également, une demi-douzaine de petits établissements spécialisés dans le commerce de la galette, se sont installés au chef-lieu. Cette activité semble avoir tendance à se répandre à d'autres localités essaimées à travers cette partie de la wilaya d'Oran. Ce pain semble être encore beaucoup plus prisé par les familles d'émigrés, séjournant en cette période, dans ladite daïra. Les revendeurs de galettes, installés dans le marché des fruits et légumes de la commune d'Aïn El Turck, ne chôment pas, même durant les autres périodes de l'année. «La galette va bientôt détrôner la baguette de pain sur nombre de tables dans les foyers», a ironisé un jeune revendeur dudit marché. «C'est frais et tout chaud, j'en achète presque régulièrement», explique un habitant du douar ?Maroc' où sont installés les deux plus anciens commerces de galettes et évidement les plus connus et où, à l'instar des autres, emploient exclusivement des jeunes femmes. Ces dernières, qui sont membres de la même famille du gérant, s'occupent uniquement de la préparation du pain. Maghnia ou Tlemcen, chacun de ces commerces prône la qualité de la région d'origine du mode de préparation de la galette, sur un écriteau accroché bien en évidence, à l'entrée du local. Leur disponibilité en fin d'après-midi, représente également une aubaine pour les pères de famille, n'ayant pas été en mesure de passer chez le boulanger, avant qu'il n'écoule sa dernière fournée.