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TLEMCEN : HAUSSE DES PRIX ET COLERE

par Khaled Boumediene

SI RAMADHAN EST UN MOIS DE BIENFAISANCE ET DE PIETE, POUR CERTAINS COMMERÇANTS SANS FOI NI LOI (PRIX NON AFFICHES, AGRESSIVITE DES VENDEURS, BALANCES NON REGLEMENTAIRES, PRODUITS TRES CHERS PARTICULIEREMENT DES LEGUMES, FRUITS, VIANDES ET POISSONS?), CE MOIS EST UNE OCCASION POUR VIDER LES POCHES DES PAUVRES PERES DE FAMILLE. REPUTE POUR ETRE LE MOIS SACRE PAR EXCELLENCE, LE RAMADHAN S'EST VIDE DE SON SENS. DURANT CE MOIS SACRE, COMME TOUT UN CHACUN LE SAIT, LES HABITUDES CULINAIRES DES MENAGES ALGERIENS CHANGENT DE MANIERE RADICALE, OCCASIONNANT AINSI DES DEPENSES SUPPLEMENTAIRES. COMME CHAQUE ANNEE, LES LEGUMES ET LES FRUITS ET SURTOUT LES VIANDES ROUGES ET BLANCHES S'ENFLAMMENT. L'HEURE EST DESORMAIS A LA SPECULATION ET AUX PETITES AFFAIRES. IL N'Y AURA AUCUNE PITIE. LES TLEMCENIENS SERONT SAIGNES AUX QUATRE VEINES. COMME D'HABITUDE. UNE VIREE AU MARCHE « COUVERT » DE TLEMCEN (REPUTE POUR SES PRIX ABORDABLES) ET AU MARCHE D'IMAMA, POUR AVOIR UN PETIT APERÇU SUR LES PRIX. COMME PARTOUT AILLEURS, LE PRIX DE LA POMME DE TERRE OSCILLE ENTRE 45 ET 55 DA. LA TOMATE, POURTANT CE LEGUME DE SAISON, AFFICHAIT UN PRIX DE 50 ET 70 DA. IDEM POUR LES HARICOTS VERTS QUI ONT GRIMPE EN FLECHE POUR SE VENDRE A 150 DA. ALORS QUE LE PRIX DU PIMENT EST CEDE A 100 DA. LES CITRONS ONT EUX AUSSI CONNU DES HAUSSES. ILS AFFICHAIENT 200 ET 300 DA SUR LES ETALS. LES FRUITS N'ONT EUX AUSSI PAS ECHAPPE A LA REGLE. LA BANANE EST CEDEE A 140 ET 160 DA, AU MOMENT OU LES RAISINS ET LES POMMES SONT AFFICHES RESPECTIVEMENT A 200 ET 240 DA. ALORS QUE LES DATTES DE LA SAISON DERNIERE SORTIES DES FRIGOS AFFICHENT UN PRIX QUI OSCILLE ENTRE 300 ET 500 DA. DU COTE DES VIANDES, C'EST LE MEME CONSTAT. AINSI, LA VIANDE DE MOUTON EST VENDUE A 1300 DA, LA VIANDE DE B?UF A 1200 DA, LE POULET A 340 DA ET LA VIANDE HACHEE A 1200 DA. QUANT AUX POISSONS, LEURS PRIX SONT PLUS ABORDABLES QU'AILLEURS, A L'EXEMPLE DU MARCHE « COUVERT » AU CENTRE-VILLE DE TLEMCEN. «IL FAUT UNE CHKARA (SAC OU SACHET DE BILLETS DE BANQUE, NDLR) POUR FAIRE SES COURSES ET REMPLIR SON COUFFIN. CE RAMADHAN VIENT A PEINE DE COMMENCER ET ON EST DEJA STRESSE DANS LA MESURE OU ON A PRESQUE DEJA GASPILLE NOS SALAIRES », S'EST INSURGE SAMEDI MATIN UN PERE DE FAMILLE, RENCONTRE AU MARCHE « COUVERT » DE TLEMCEN, LORSQU'IL A VU LA TENDANCE ARBOREE PAR LA MERCURIALE. «LES PRIX SONT CHERS ET NE SONT PAS A LA PORTEE MEME DE LA MOYENNE BOURSE. TOUT A AUGMENTE MEME LES FRUITS ET LEGUMES DE SAISON. J'AI ACHETE POUR 1500 DINARS ET MON COUFFIN N'EST PAS PLEIN. ON NE RESSENT PAS LE MEME RAMADHAN COMME AVANT», LACHE EN VRAC UNE AUTRE HABITANTE DE TLEMCEN AGEE DE 50 ANS. LES MARCHANDS DE ZALABIA, KALBELOUZ ET KTAÏF NE SONT PAS AUSSI HARCELES CONTRAIREMENT AUX RAMADHANS PRECEDENTS, LES GENS SE LIMITENT AU STRICT MINIMUM. PAR AILLEURS, LA FRENESIE DES ACHATS DES ANNEES PRECEDENTES A PERDU DE SON INTENSITE AU REGARD DES PRIX ELEVES, MAIS AUSSI EN RAISON DU FAIT QUE L'AÏD DE CETTE ANNEE COÏNCIDERA AVEC LA RENTREE SCOLAIRE DURANT LAQUELLE LES PERES DE FAMILLE METTRONT LA MAIN A LA POCHE POUR ACHETER DES VETEMENTS NEUFS A LEURS ENFANTS SCOLARISES. CE QUI N'EST PAS POUR ARRANGER LE PORTEFEUILLE DU CONSOMMATEUR.