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Ayant fui les
bombardements et les tueries qui se sont accentués durant le début du mois
sacré, des familles syriennes se sont réfugiées, sans aucun encadrement
officiel, à Alger ainsi qu'à travers d'autres villes du pays. Des familles
entières se sont rassemblées au niveau du Square port Saïd, d'autres sont
toujours hébergés dans les hôtels limitrophes, certains sont devant les portes
des mosquées.
Ali affirme avoir fui, lui et sa petite famille (sa femme et ses trois petites filles), la guerre de la ville d'Idlib qui est en proie à des bombardements. Il affirme que sa maison a été détruite. «Certains de mes proches ont fui vers la Turquie, la Jordanie et l'Egypte. Ceux qui n'ont pas d'enfants en bas âge ont préféré résister» raconte-t-il en précisant qu'il est arrivé à Alger par avion. «Je suis passé par la Jordanie, puis l'Egypte, après j'ai pris l'avion pour me refugier en Algérie, un pays musulman et un peuple généreux» a-t-il souligné. Ali affirme avoir obtenu une carte de séjour de 3 mois. «On demande aux autorités algériennes un prolongement de notre séjour jusqu'au cesser le feu, on demande d'être logés, nous n'avons plus d'argent pour payer notre séjour dans les hôtels», s'est-il exprimé en soulignant « on est des travailleurs, on est de vrais bosseurs, mais personne ne veut nous employer du fait qu'on ne dispose que d'un titre de séjour de trois mois seulement». Si Ali est préoccupé par les questions familiales, son séjour en Algérie et les soucis d'argent, ces trois petites filles jouaient tranquillement sous un arbre, au jardin. Une Syrienne arrivant de Homs a précisé qu'elle est arrivée avec ses trois petits enfants en laissant derrière elle le mari et deux de ses fils faute de moyens. Cette dernière demande de l'aide aux passants, nombreux, et dont la plupart, se sont montrés très généreux. Notons que certains citoyens se sont déplacés spécialement pour offrir des aides aux réfugiés. Les familles, notamment les femmes ont précisé qu'elles n'ont pas rencontré de problème sur les lieux. «Pourtant certains, nous ont déconseillé le jardin square en raison de la présence de consommateurs de drogue ou de voyous. Ce ne sont pas des voyous. Au contraire, ils nous protègent, ils nous apportent de l'aide et de la nourriture», explique une des Syriennes. Exaspérés, éparpillés, avec leurs bagages ici et là, certains hommes âgés ont refusé de nous parler. «La presse ne nous donne pas à manger. On espère voir des officiels car le soutien nous vient essentiellement du peuple algérien», se sont-ils contentés de dire. En l'absence des forces de l'ordre et des autorités officielles, des associations algériennes à caractère social sont présentes, à l'instar de l'association Nass El Khir dont ses membres apportent le ftour aux réfugiés et nettoient même le jardin pour assurer un meilleur Iftar aux familles syriennes. Un membre de l'association «le Souk» affirme avoir agi sans autorisation. «Nous avons sollicité le commissariat de Cavaignac, celui de Bab El Oued mais aucune instance n'a voulu nous accorder une quelconque autorisation. On nous renvoyait vers d'autres structures. Mais l'essentiel, c'est que personne ne nous empêche de porter aide et assistance notamment à ses enfants refugiés» a ?t-il conclu. |
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