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Nouvelle révélation du portail Wikileaks, selon lequel Kadhafi aurait
voulu venir se réfugier en Algérie, alors qu'il était, durant l'été 2011,
l'homme le plus recherché de la planète. L'Algérie aurait-elle joué un rôle
important dans la localisation et l'élimination du guide de la révolution ? Le
message est clair: Kadhafi, en dépit de ses multiples affirmations qu'il ne
quitterait pas la Libye alors que son pays était soumis à des bombardements
intenses de l'aviation de la coalition internationale, aurait en fait bel et
bien tenté de se réfugier en Algérie. Une source de l'agence Stratfor citée par
Wikileaks a ainsi signalé que Kadhafi avait à plusieurs reprises tenté de
joindre au téléphone le président Bouteflika, qui aurait refusé de répondre à
ses appels. Le texte mis en ligne par Wikileaks indique que «la source a
confirmé les tentatives de Kadhafi de trouver refuge en Algérie. Le président
algérien a refusé à plusieurs reprises de répondre au téléphone aux appels de
Kadhafi». Ce «câble» donne ainsi une autre interprétation des événements qui avaient
précédé la localisation et l'élimination physique de Kadhafi, mais surtout le
silence des autorités algériennes, alors sous forte pression, au plus fort
moment des récriminations du Conseil national de transition (CNT) libyen qui
accusait alors l'Algérie de soutenir le régime de Kadhafi et de lui fournir des
armes. Plus loin, le texte de Wikileaks indique que «la fille de Kadhafi et sa
femme ont été autorisées à entrer en Algérie, en dépit de l'opposition du
Conseil national de transition». A cette époque, l'Algérie avait laissé entrer
sur son sol des membres de la famille Kahdafi pour des raisons humanitaires. Il
s'agissait de sa femme Safia, ses deux fils Mohamed et Hanibal, et sa fille
Aïcha, alors enceinte.
KADHAFI LOCALISE PAR LES SERVICES ALGERIENS Une autre «information» de ce «câble» sur la traque de Kadhafi est celle d'une présupposée collaboration entre les services de sécurité algériens et leurs homologues britanniques. Pourquoi britanniques et pas français ou américains ? Le texte rendu public par le portail de Julian Assange, actuellement réfugié à l'ambassade de Bolivie à Londres, dit ceci: «les services de sécurité algériens ont localisé le lieu où se trouvait Kadhafi, dans la ville de Bani Walid, au sud de Tripoli». La même source a indiqué que les algériens ont donné cette information aux services britanniques, qui ont confié la «tâche de capturer Kadhafi à des unités britanniques spéciales». «Elles finiront par l'avoir», indique encore le texte selon lequel Kadhafi devait être abattu dès qu'un accord sera trouvé avec les anciens de la tribu des Werfela, qui lui ont donné refuge. «Cette question doit être réglée pacifiquement, car les Werfela font partie des grandes tribus libyennes, mais également du fait que beaucoup de jeunes de cette tribu combattent aux côtés des forces du Conseil national de transition (CNT)», précise encore la dépêche de la source qui a informé l'agence Stratfor. Cette information, envoyée sous forme de courrier électronique par un employé de Stratfor en date du 1er septembre 2011, donne un éclairage nouveau sur les circonstances qui ont prévalu avant la mort de Kadhafi, quelque temps après à Syrte, sa ville natale et les peu de communications de l'Algérie sur ce qui se passait en Libye, se contentant seulement de démentir les allégations de membres du CNT sur une aide au régime de Tripoli. En fait, cette information, classée moyenne par l'employé de Stratfor de sa source (crédibilité estimée à C, A étant le mieux et F le pire) et de la crédibilité du renseignement (noté à 3-4, 1 étant le mieux sur une échelle de dix), est très révélatrice des enjeux d'alors. Mouamar Kadhafi a été abattu d'une balle dans la tête près de Syrte, alors qu'il se cachait dans une canalisation, le 20 octobre dernier. «Il semblerait avec le recul que le renseignement était plutôt fiable», note Stratfor sur les câbles donnés par son informateur algérien. |
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