Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Près de 2.000 Syriens réfugiés à Oran

par Salah C.

Ils sont près de 2.000 réfugiés syriens qui sont arrivés à Oran, depuis près d'un mois, en raison de la situation de leur pays où les violences continuent à faire rage.

Certains nous ont affirmé qu'ils connaissent déjà le pays et plus spécialement l'Oranie pour y avoir séjourné dans le passé. Ce sont ces personnes qui ont conseillé à leurs compatriotes de se réfugier en Algérie, en attendant le retour à la stabilité en Syrie, du fait de l'hospitalité reconnue des Algériens, notamment en cette période de piété. En plus, plusieurs d'entre eux savent qu'ils ont des chances de trouver un emploi, même temporaire, en raison de la présence d'une communauté syrienne en Algérie, présente dans tous les secteurs d'activité et notamment dans la restauration. A Oran, depuis quelques années, des restaurants spécialisés dans la cuisine orientale et plus particulièrement syrienne ont acquis une certaine notoriété chez les Oranais. Ceci avait encouragé quelques Syriens à s'installer définitivement en Algérie. Mais, rares sont les réfugiés qui se rendent chez des proches, se trouvant à Oran ou dans la région, étant donné que l'écrasante majorité, dont des femmes et des enfants, sont obligés de trouver un lieu d'hébergement même de fortune, en attendant mieux ou bien de mendier le jour. Le soir venu, ils sont pris en charge par le Croissant-Rouge, des associations caritatives offrant le ?f'tour' ou bien encore des familles qui les prennent en charge, durant ce mois du ramadhan. Mercredi dernier, ils étaient nombreux à demander l'aumône au marché hebdomadaire et ils étaient reconnaissables à leur accent particulier. Très discrètement ils demandent de l'aide. L'un d'eux, venu droit de Haleb a indiqué que «s'il avait choisi de venir en Algérie, dans ces conditions difficiles, c'est en grande partie en raison de l'hospitalité de son peuple et aussi pour les opportunités d'emploi même si quitter dans l'urgence sa patrie fait très mal, en dépit du fait que j'ai tout perdu et je tiens à sauver ma petite famille. Il est vrai que j'ai trouvé refuge depuis une dizaine de jours chez un ami kurde, établi dans une localité à quelques kilomètres d'Oran, mais je dois satisfaire les besoins de ma famille et après Ramadhan, on m'a promis un poste dans un restaurant spécialisé ».

Imad lève les deux mains pour espérer le retour de la paix dans sa chère Syrie, synonyme de son retour. Après le f'tour, ils sont nombreux, ces exilés, à faire le tour des cafés pour demander de l'aide et les Oranais qui semblent compréhensifs aux conditions dramatiques de ces Syriens, répondent en général favorablement à ces SOS.

Cependant,si tous affirment que le Croissant-Rouge algérien fait de son mieux pour satisfaire les besoins de cette communauté, dans les milieux de cet organisme on affirme que l'afflux de la communauté syrienne est en hausse et les besoins seront encore en hausse dans les prochains jours et de ce fait, le concours de tous est souhaité. Dans un hôtel, situé au centre-ville, plusieurs familles syriennes ont élu domicile et le gérant de cet établissement, indique que sur le plan disciplinaire, aucun reproche ne peut être fait à ces clients. En signe de solidarité, il a décidé de revoir à la baisse le loyer en mettant la cuisine de l'établissement fermée, en ce mois de Ramadhan, à leur disposition pour préparer leurs repas et même leur ?shour'. Une sexagénaire, originaire d'une localité à proximité du Golan, sous occupation sioniste, nous affirme que le destin veut qu'elle visite Oran pour la seconde fois après l'invasion, en 1967, de son pays par Israël.

Tous ne pensent qu'au retour même s'ils savent que si leur séjour venait à durer plus longtemps, ils ne seront jamais un fardeau du fait qu'ils ont un savoir-faire et qu'ils sont productifs.