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Commerce : Opérations coup de poing contre l'informel

par J. Boukraâ

La multiplication, ces derniers mois, du nombre de marchands activant de manière illicite, sur les abords des routes et dans différents quartiers, a finalement poussé à la création d'un nouveau service de contrôle des marchés informels.

Ce service qui fonctionne depuis quelques jours, a pour mission de lutter contre les dépassements et assainir le secteur. Les agents travaillent en collaboration avec les services communaux et l'Union générale des commerçants et des artisans algériens.

Des brigades mobiles seront ainsi déployées dans différents marchés pour lutter contre le commerce informel. Des mises en demeure seront adressées aux marchands ambulants. En cas de refus d'évacuer les lieux, la marchandise sera saisie et des actions en justice seront menées.

L'opération entre dans le cadre de l'assainissement du secteur et la lutte contre l'informel. La stratégie adoptée consiste à agir progressivement, commençant par les axes et les voies les moins problématiques comme le boulevard des Martyrs, tout au long de Souk El Kettane face à la prison civile, en passant par l'état civil jusqu'aux portes du Palais des Sports. L'ensemble des commerçants qui occupent illégalement des places publiques, des trottoirs et d'autres sites sont concernés par cette mesure. L'objectif est aussi de préserver la santé du consommateur et répondre à ses besoins par la création de points de vente avec toutes les normes d'hygiène. L'occupation illicite de l'espace public a depuis des années, constitué un véritable casse-tête pour les autorités publiques. Différentes tentatives ont été initiées sans aucun résultat. En effet, le dispositif mis en place fin 2010, par les services de sécurité pour la récupération des trottoirs squattés par les marchands illicites et les vendeurs à la sauvette, à Oran, a été gelé au début de l'année dernière suite aux émeutes de janvier dernier. Notons que 35% du marché des fruits et légumes, activent dans l'informel, selon les statistiques du ministère du Commerce. Le circuit non contrôlé par les services concernés représente ainsi plus d'un tiers du marché. De leur côté beaucoup d'Oranais trouvent leurs comptes dans ce système informel.

Dans le cadre de la régulation des activités commerciales, on apprend que quatre nouveaux marchés «parisiens» seront prochainement ouverts dans la commune de Hassi Bounif. Une commission a été mise sur pied pour sélectionner les bénéficiaires des box de ces marchés. L'attribution des box de ces quatre marchés ne devra pas être de tout repos pour les responsables de cette commune, puisque des centaines de demandes ont été déposées à ce jour par des jeunes postulants. Une commission ad-hoc a été chargée du tri des dossiers pour sélectionner les bénéficiaires. La tâche sera ardue, confient nos sources. Les responsables locaux gardent, en effet, en mémoire les protestations survenues quelques jours seulement après l'ouverture du marché de l'USTO où des dizaines de demandeurs non retenus avaient contesté la liste des bénéficiaires. Entrant dans le cadre d'un programme national, la réalisation de ces marchés a pour objectif de lutter contre l'informel, renforcer les structures commerciales, assainir la voie publique et insérer certains commerçants ambulants dans le circuit légal de l'activité.

Depuis 2009, les communes de la wilaya d'Oran ont bénéficié de la réalisation de plusieurs marchés parisiens et ce sont des sommes faramineuses qui ont été dépensées pour ces marchés couverts, désertés finalement par des commerçants qui préfèrent activer dans l'informel. Selon les dernières statistiques, 60% des box des marchés « parisiens » ne sont pas exploités à Oran. Certains expliquent ce manque d'engouement par le fait que ces marchés ne sont pas dotés de toutes les commodités. D'autres affirment plutôt que c'est le marché informel qui a détruit toute activité commerciale à l'intérieur de ces marchés couverts. «Nous qui sommes à l'intérieur, sommes soumis à des charges fiscales, et ce, en plus de la location. Alors que ceux qui squattent les espaces extérieurs et bloquent l'entrée du marché ne sont soumis, eux, à aucune réglementation ni charge fiscale», dira un commerçant. Cette situation a découragé plusieurs commerçants bénéficiaires de box à l'intérieur de ces marchés. Devant cet état de fait les responsables concernés ont décidé de radier des listes les commerçants qui n'ont pas occupé leur box dans les marchés couverts.