Les dernières festivités marquant le cinquantième anniversaire de
l'Indépendance nationale organisées à Oran ont démontré clairement que la
seconde ville du pays souffre d'un manque flagrant en matière de structures
culturelles et artistiques. Or, une structure datant de l'époque coloniale
demeure jusqu'ici inexploitée : il s'agit des arènes d'Oran. Cette
infrastructure datant de 1908 est restée presque à l'abandon durant des
décennies. Elle a abrité un moment donné le siège de l'Office communal des
sports (OCS) et certaines associations caritatives. Aux débuts des années 90 du
siècle dernier, au temps du wali Alaouna, un concert du Cheb Khaled, alors
qu'il était tout aux débuts de son ascension au niveau international, a eu lieu
aux Arènes. Mais les organisateurs avaient vite relevé que l'édifice présentait
quelques risques et ont décidé de renoncer à son ouverture au grand public.
Depuis, on a parlé de sa réhabilitation ou de restauration plus d'une fois. La
dernière remonte à 2008 et une enveloppe de 200 millions de DA a été dégagée
pour une telle entreprise. Il y a une année, le responsable d'un bureau
d'études à qui a été confiée la supervision de la restauration, avança à la
presse le mois de décembre 2011 comme ultime date pour la clôture des travaux
de restauration. Lors de la même occasion, il estima que le taux d'avancement
des travaux avait atteint 95%.
Par ailleurs, des habitants émettent le vœu que cette infrastructure,
dont une réplique existe à Nîmes en France, soit classée comme monument
historique au moins au niveau national. D'ailleurs, le responsable du bureau
d'études chargé de superviser l'opération indiqua que l'entreprise de
restauration engagée devait prendre en ligne de compte la conservation à
l'identique de son aspect initial. Il expliqua que même les matériaux mobilisés
dans cette opération sont exactement les mêmes que ceux utilisés lors de sa
construction. Précisant que c'est une main-d'œuvre locale qui a accompli la
tâche de restauration. Il précisera en outre qu'en plus des AEP, un restaurant
et une cafétéria figuraient sur le cahier des charges de la restauration.
Soulignons que cette infrastructure a une capacité d'accueil de mille places et
qu'elle peut recevoir aussi bien des activités sportives que culturelles et
artistiques. Son exploitation permettra à coup sûr de soulager entre autres le
théâtre de verdure érigé, sans raisons, comme unique endroit pouvant abriter
des manifestations publiques à Oran. D'autre part, il permettra de
«délocaliser» ces activités et «habituer» des quartiers dits populaires à les
accueillir. Une pédagogie à initier?