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Importation, distribution, présence des entreprises : Le grave constat du FCE

par M. Aziza

Le système d'importation et de distribution aura encore, de beaux jours dans notre pays. On continuera à importer pour les prochaines années, étant donné que notre industrie est très peu présente. Telle est la lecture faite par le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Réda Hamiani, lors d'une rencontre d'évaluation « des résultats du dernier recensement économique » établi par l'ONS, tenue hier, au siège de ?MDI-Business School', à Chéraga.

Hamiani a précisé que les chiffres de l'ONS sont là pour confirmer, bel et bien, cette donne. «Notre économie est constituée à 90% de personnes qui sont dans les services et le commerce, dont 84% versés dans l'activité commerciale de détail», dit-il. Et de poursuivre «et ce, face à une industrie très faible, et qui ne représente que 6 % seulement, accaparés par l'agro-industrie et le BTPH.» Le président du FCE poursuit «avec une industrie peu présente, on donne forcement à l'appareil de distribution qui est très important dans notre pays, la chance d'importer davantage à l'avenir, pour de longues années encore», qualifiant la situation de très grave.

Pour rappel, les chiffres de l'ONS font état de l'existence de 1.020. 058 entités sur l'ensemble du territoire national, soit 959.718 entités économiques, représentant 94% du total et 60.340 entités administratives. La part du secteur privé, dira Hamiani, est largement prépondérante. «On parlait de 75% du secteur privé, on est à 95%. Hors secteur des hydrocarbures, le privé contribue, dans notre pays, à 90% de création de valeur ajoutée et de richesses» notera le chef du FCE, avec satisfecit.

En ce qui concerne la localisation des pôles économiques, Réda Hamiani a indiqué qu'Alger conserve sa prédominance, c'est le pôle économique par excellence. Elle est suivie par Oran, puis Sétif. «Le comble est de savoir que toutes les entreprises sont présentes dans une vingtaine de wilayas, dans le reste il n'y a rien, c'est pratiquement le Sahara dans 28 wilayas du pays, donc c'est le chômage, l'appauvrissement, la misère dans ces wilayas, c'est catastrophique » conclut Hamiani, tout en considérant que ces chiffres sont les premiers du genre. « Ces statistiques reflètent la réalité physique du terrain. Pour la première fois, on ne s'est pas contenté de faire de l'addition entres les fichiers, ceux des Impôts, de la CNAS, des services des douanes et le reste, sachant que ce genre de pratique n'est pas sérieux, notamment devant les étrangers», explique encore Hamiani. Le président du Forum, a expliqué que cette fois, les enquêteurs de l'ONS sont descendus sur le terrain, ils ont recensé toutes les activités fixes, ceux qui ont des registres commerces et ceux qui n'en n'ont pas.