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Terrorisme, banditisme, trafic de drogue et situation chaotique au nord
du Mali et au Sahel, où règnent en potentats locaux, plusieurs groupes
terroristes de différentes obédiences, ont été au menu des travaux, lundi à
Alger, des chefs de la diplomatie de l'UMA (Union du Maghreb arabe).
Cette réunion, dédiée à la sécurité et aux menaces contre la sécurité dans le grand Maghreb, a réuni les ministres des Affaires étrangères d'Algérie, pays organisateur, du Maroc, de la Tunisie, de la Libye et de la Mauritanie. Et, si les enjeux des questions sécuritaires sont différents pour chaque pays de cette vaste région, il n'en demeure pas moins que les cinq ministres ont globalement parlé d'une même voix pour dénoncer l'insécurité qui s'installe dans le nord du Mali avec ses effets immédiats sur les pays riverains, dont l'Algérie, la Mauritanie et la Libye. Pour le ministre algérien des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, il faut définir un concept commun des menaces qui représentent un danger (pour les pays de la région) et oeuvrer à «adopter une approche complémentaire et cohérente de la coopération maghrébine, axée sur des bases solides et efficaces». Cette réunion «importante et première du genre, traduit notre profonde et sincère volonté d'examiner et de traiter les différents défis auxquels notre espace maghrébin fait face», a-t-il poursuivi. Pour le ministre libyen, M.Achour Ben Khayyal, la sécurité et la stabilité dans la région du Maghreb «passent par la mise en place d'une méthodologie à même de renforcer la coopération sécuritaire, en vue de combattre l'extrémisme, les groupes armés, la criminalité, le trafic d'armes, la traite des hommes, le blanchiment d'argent et l'immigration clandestine». Le ministre marocain des A.E, M. Saad Eddine Al-Othmani a affirmé, quant à lui, que le Maghreb «fait face à d'importants défis», estimant que le traitement des questions sécuritaires et de développement dans la région, nécessite une coopération aux niveaux bilatéral, maghrébin et régional. Le ministre tunisien, M. Rafik Abesselem, est revenu sur les défis qui menacent la région maghrébine, «notamment la présence de groupes terroristes'', alors que le ministre mauritanien, M. Hamadi Ould Hamadi, estime que «la situation au Sahel menace la région du Maghreb arabe toute entière». Face à ces menaces, les chefs de la diplomatie des pays de l'UMA ont souligné dans un communiqué final, la nécessité d'une «approche intégrée et coordonée» entre les pays de l'UMA. ?'Le terrorisme et le crime organisé, y compris le trafic de drogue, d'armes et d'êtres humains, les migrations clandestines, les groupes criminels armés, le financement du terrorisme sous toutes ses formes ainsi que le phénomène du blanchiment d'argent, constituent des menaces pour la paix au Maghreb, en Afrique et en Méditerranée», ont-ils déclaré. Ils ont surtout relevé, dans leur communiqué final, ?'les responsabilités qui incombent à chaque pays, dans le cadre de la lutte contre ces menaces'', et ont insisté sur l'importance de renforcer la coopération entre les pays membres, d'actualiser les accords, d'adapter les mécanismes bilatéraux et d'examiner la possibilité de conclure des accords, entre les services concernés, sur les différents défis communs. Sur le plan maghrébin, l'accent a été mis sur l'importance de se référer aux accords régissant les relations de coopération juridique et judiciaire, conclus dans le cadre de l'UMA, comme base de la coopération sécuritaire au Maghreb. Le Conseil des ministres maghrébins des Affaires étrangères a, par ailleurs, préconisé de soutenir et renforcer les structures et mécanismes de coopération sécuritaire et d'en faire un cadre pour la mise en oeuvre des stratégies de coopération dans ce domaine. MALI : CONSENSUS POUR UNE SOLUTION POLITIQUE Pour autant, c'est la situation au Mali, plus précisément au nord du pays, qui a été traitée durant cette réunion. Les chefs de la diplomatie de l'UMA ont ainsi souligné la nécessité de mettre en place un partenariat sécuritaire entre les Etats de l'UMA et la région du Sahel, et ont confirmé la participation des pays maghrébins à la prochaine conférence sur le partenariat, la sécurité et le développement dans la région du Sahel «Alger 2». Ils ont surtout préconisé une sortie politique à la crise malienne, rejetant, de prime abord, une intervention militaire, pour préserver l'intégrité territoriale de ce pays, et ont insisté sur l'importance d'exploiter tous les espaces de dialogue et de négociation disponibles. L'Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a de fait, réitéré sa position sur la crise malienne: ?'il existe de fortes chances» de trouver une solution politique à la crise au Mali, a-t-il dit. Dans une conférence de presse conjointe avec les ministres des Affaires étrangères de l'UMA, au terme de la réunion de lundi à Alger, il a rappelé qu' « après un examen minutieux de la situation, prévalant dans ce pays (Mali), ces dernières semaines, nous sommes arrivés à la conclusion qu'il existe de fortes chances de trouver une solution politique à cette crise». Pour lui, la solution politique est «une conviction maghrébine commune». «Le dialogue entre le gouvernement et les parties maliennes est nécessaire», a-t-il dit, précisant que l'Algérie «est disposée à accompagner ces efforts pour trouver une solution politique à la crise». Même constat du ministre marocain des Affaires étrangères, selon lequel il y a eu un «consensus maghrébin» autour de la nécessité d'une solution politique, à la crise au Mali. Le Maroc était jusque-là favorable à une intervention militaire, préconisée par la Cedeao et la France notamment, mais refusée par l'ONU, pour déloger les groupes terroristes qui ont pris les villes de Gao, Tombouctou et Kidal. |
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