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La wilaya d'Oran a rendu un bel hommage, avant-hier, à ses meilleurs
lauréats des examens scolaires, session juin 2012. La cérémonie organisée en
grande pompe a eu pour cadre l'hôtel Méridien, en présence des autorités
locales, à leur tête le wali d'Oran Abdelmalek Boudiaf. 58 lauréats des
épreuves du Bac, du BEM et de l'examen de fin de cycle primaire (ex-sixième),
ont été honorés. Les gratifications morales étaient assorties de récompenses
matérielles : des P.C., des téléviseurs plasma et un séjour en Turquie. Sous le
crépitement des flashs, le regard fier des parents et l'ovation debout de la
salle, Zaoum Narimen, fraîche bachelière classée n°1 à l'échelle de la wilaya
d'Oran, est montée avec allégresse sur scène. On s'attendait tout naturellement
à ce qu'on lui tende le micro en fin de remise de décoration. Histoire de connaître les impressions à chaud de celle dont le
score excellent de 18,45 a fait d'elle la 1ère « ambassadrice » d'Oran au
palais du Peuple, à Alger, à l'occasion de la rituelle cérémonie offerte, le 3
juillet, par le président de la République en l'honneur de l'élite nationale
des lauréats du baccalauréat. Mais le présentateur, un cadre de l'Académie,
n'a pas eu le bon et naturel réflexe de laisser s'exprimer - ne serait-ce que
pour saluer le public - les premiers concernés.
Il faut dire, pour fermer cette parenthèse, que le thème scientifique et pédagogique de l'évènement a été relégué, occulté même, par les longs discours, lesquels ont noyé l'objet du rendez-vous dans le cinquantenaire de l'indépendance. Sur la deuxième marche du podium est montée Ghoul Amina, du lycée Pasteur II, avec 18,28 de moyenne générale. Elle et Zaoum Narimen, toutes deux de la branche « sciences expérimentales », sont les seules à Oran à avoir dépassé la barre d'excellence de 18/20. Pour le BEM, le premier lauréat à Oran s'appelle Adraou Nassim, du collège « Neguez El-Houari », avec une moyenne de 19.58. Concernant l'examen de fin de cycle primaire pour le passage au moyen, les « majors de promo » de la wilaya d'Oran, pour ainsi dire, sont les deux élèves Hadj Sahraoui Asmaa et Kerbaa Asmaa, respectivement de l'école « Boumensour Mohamed » (circonscription d'Aïn El-Turck I) et de l'école « Abdelmadjid Meziane » (circonscription d'Aïn El-Beïda), lesquelles ont obtenu 10/10. Lors de son allocution, le directeur de l'Education d'Oran, Ahmed Guellil, a fourni des chiffres exhaustifs sur les trois examens de la session juin 2012. Ainsi, le taux de réussite au Bac réalisé par Oran est de 63,38%. Ce qui la classe en 7ème position à l'échelle nationale, le pourcentage de réussite national était de 58,84%. C'est une avancée remarquable dans la mesure où la capitale de l'Ouest était au 13ème rang (un taux de 67,17%) en 2011 et au 16ème rang (un taux de 67,19%) en 2010. Pour le BEM, un taux de réussite de l'ordre de 76,68% a été enregistré, 21 élèves ayant remporté leur diplôme avec des moyennes de 19. Cependant, il faut bien le dire, il y a eu durant la cérémonie beaucoup d'analyse de la part des responsables locaux du secteur, focalisée sur les statistiques du bilan 2012. Les conclusions tirées en fin de démonstration viraient vers « le tout positif ». Et ce n'est pas toute la salle qui applaudissait quand les « très bons résultats » et « les constats élogieux » fusaient de la tribune officielle. Derrière, quelque part dans l'assistance, il y avait certains, au tempérament calme et discret, qui ne se laissaient pas embobiner par le déluge des «stats». «Ce n'est pas à une administration, aussi douée soit-elle, de faire le constat du saut qualitatif, c´est l´affaire de spécialistes qui doivent analyser finement les différents paramètres les plus pertinents : programme réel réalisé par rapport au programme normal lui-même devant être le reflet du baccalauréat tel que fixé par les standards de l´Unesco. Pertinence des sujets donnés au Bac dans l´absolu et par rapport à ceux donnés les années précédentes, mode de notation, mode de délibération, mode de surveillance pour éviter les copiages, comparaison avec les scores obtenus par les élèves durant l´année et voir si l´écart type est important. En clair, un élève ayant une moyenne de 12/20 sur l´année ne peut pas et ne doit pas se retrouver avec une moyenne de 16/20. Beaucoup de parents se sont étonnés du score de leurs enfants! Cela ne rend pas plus intelligents ces élèves avec des notes aussi démesurées d´autant que la réalité à l´université est brutale : un étudiant sur deux échoue en première année. En définitive, tout est question d´étalonnage. De quoi parle-t-on quand un élève se retrouve avec 18 en philosophie. Je me souviens avec bien d´autres que quand on avait la moyenne en philo, on était très content. Notre professeur nous disait qu´il faut être Sartre pour avoir 14/20 ! « Ce même Sartre qui échoua une première fois à l´agrégation», nous dira un enseignant universitaire à la retraite lors d'une pause-café. Par ailleurs, interrogée sur « le secret » de son retentissant score de 18,45/20, la 1ère lauréate oranaise Zaoum Narimen, du lycée de « Ahmed Madaghri » (Béthioua) dira : « L'assiduité tout au long de l'année, conjuguée au soutien de mes parents ». Quant à ce qu'elle veut faire à l'avenir, elle répondra : « je voulais faire la médecine militaire à l'école de Cherchell; j'en rêvais même. Mais après-coup, je me suis rétractée car on m'a dit que le cursus était très difficile pour une fille. Alors je compte m'inscrire à la faculté de médecine d'Oran ». |
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