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Après une longue
période de quasi-monopole, les entreprises publiques algériennes de
l'électroménager n'ont pas résisté au choc de la concurrence. L'ENIEM, l'ENIE
et les autres ont découvert les rudes lois du marché, et n'ont réussi à
survivre qu'avec l'aide de l'Etat. Elles veulent aujourd'hui rebondir, mais
leur démarche reste très incertaine.
Les entreprises publiques algériennes de l'électroménager veulent reconquérir le terrain perdu. Elles affichent des projets ambitieux, parlant désormais de cartes électroniques, de projets dans l'informatique, de panneaux photovoltaïques et de cartes magnétiques. Elles parlent aussi de nouvelles stratégies, de partenariat, de formation et de politique commerciale, pour faire face à une concurrence très forte, sur un marché en pleine expansion. Mais la démarche de ces entreprises reste indécise, et s'appuie sur des données approximatives. Elles affirment ainsi détenir 40 pour cent de parts de marché, alors que leur présence réelle est visiblement beaucoup plus modeste. Elles sont aussi très dépendantes de leur tutelle, ne disposant d'aucune marge pour innover ou s'engager dans des initiatives originales sans l'accord du ministère concerné. Fortement présentes sur le marché dans les années 1980, ces entreprises, dont les fleurons étaient l'ENIE (Sidi-Bel-Abbès) et l'ENIEM (Tizi-Ouzou), avaient popularisé les produits électroménagers dans le pays, introduisant le téléviseur et le réfrigérateur dans les foyers moyens puis populaires algériens. Elles avaient aussi contribué à transformer socialement certaines villes, comme à Sidi Bel-Abbès, où elles employaient jusqu'à 4.000 personnes, dont plus de la moitié étaient des femmes. L'ouverture économique débridée, l'absence de stratégie, le retour de la gestion bureaucratique et une forte concurrence des plus grandes marques mondiales ont progressivement rogné le quasi-monopole de ces entreprises, contraintes de survivre au sein d'une société de gestion des participations de l'Etat (SGP) qui regroupe en tout treize entreprises. En parallèle, aux grands pôles de l'électroménager que constituaient Sidi Bel-Abbès et Tizi-Ouzou, a émergé le pôle de Bord-Bou-Arreridj, qui abrite les principales entreprises privées algériennes du secteur. Ceci n'empêche pas M. Ahmed Fetouhi, président du directoire de la SGP-Industries électro-domestiques (Indelec), d'afficher de grands projets, en investissant de nouveaux créneaux. Un plan d'investissement sur cinq ans, doté de 17,5 milliards de dinars (175 millions de dollars), vise ainsi à produire des panneaux photovoltaïques, de cartes électroniques, de circuits électriques et de systèmes de télésurveillance et de sécurité. RECOURS AU PARTENARIAT, AVEC QUI ? L'ENIE avait déjà fabriqué des panneaux photovoltaïques en 1983, rappelé M. Fetouhi. Mais depuis, l'entreprise n'a guère avancé, et a abandonné cette filière, abandonnant de nombreux créneaux d'innovation. M. Fetouhi le reconnait implicitement, en affirmant qu'il va miser sur la formation. Un financement de 750 millions de dinars sera consacré à la formation et la mise au bon niveau du personnel, et deux centres de recherche-développement seront créés à Sidi Bel-Abbès et à Tizi-Ouzou. De nouvelles unités de production seront lancées pour renforcer la production, a indiqué M. Fetouhi. La démarche reste toutefois très hésitante. Ainsi, en est-on à peine au stade des intentions, sans savoir si ces projets seront réalisés en partenariat, et avec qui. Une délégation d'experts chinois a certes effectué une visite en Algérie en septembre 2011. Mais depuis, rien. M. Fetouhi le reconnait, en disant que «si on n'arrive pas à réaliser ces projets avec les Chinois, ou d'autres partenaires étrangers, nous serons obligés de les réaliser seuls». Difficile d'être plus vague. D'autant plus que la règle du 51/49, imposant le contrôle de la majorité des actions par une entreprise algérienne, dissuade les investisseurs étrangers. Autre talon d'Achille des entreprises algériennes, le volet commercial. Une filiale commune sera lancée entre une alliance ENIEM-ENIE et la société Alfatron, spécialisée dans l'assemblage de micro-ordinateurs, pour vendre les produits de toutes ces entreprises sur le marché national. Les show-rooms ont été rénovés, d'autres lancés, mais le déficit d'image reste important. |
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