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Le tollé provoqué par les acteurs politiques frus trés par les résultats du scrutin des
législatives s'est vite estompé. La plupart de ceux qui ont suite à ce scrutin
élevé leurs voix pour en dénoncer l'irrégularité et promis d'initier des
actions de protestation contre ce qu'ils ont qualifié soit de « mascarade
électorale », soit même de « coup d'Etat électoral », sont pratiquement
inaudibles deux mois à peine après le rendez-vous électoral.
La flopée de partis créés à la veille du scrutin sont retournés au néant dont les a tirés une décision administrative qui pour avoir été conforme à la nouvelle loi régissant la création de formations politiques fut l'arme décisive du pouvoir contre l'opposition que ses effets ont émiettée en une myriade de « particules » dont les performances électorales ne pouvaient être que dérisoires. Ceux dont l'existence datait d'avant cette loi et faisaient illusion par un ancrage populaire avéré ont maintenant d'autres « chats à fouetter » que d'entretenir la contestation contre le « pouvoir fraudeur ». Si contestation post-électorale il y a, c'est celle dont leurs rangs respectifs sont la scène. L'on comprend que le mouvement unitaire de protestation anti-fraude électorale que certains d'entre eux ont esquissé à « chaud » sous la colère et la frustration générée par les résultats du scrutin ait tourné court. Des partis confrontés à des dissensions internes qui menacent leur existence ne sont pas en situation de crédibilité pour susciter une quelconque mobilisation populaire autour de leurs initiatives. C'est pourquoi l'agitation politique promise par ces partis se réduit finalement à celle que provoquent en leurs seins les féroces luttes de camps antagonistes se disputant qui pour conserver le pouvoir de décision à leurs têtes, qui pour le conquérir au prétexte de l'échec électoral qu'ils imputent à leurs adversaires. Certains ont pu naïvement croire que le monde politco-partisan allait trouver dans la compétition électorale l'occasion de « redorer son blason » passablement terni auprès de l'opinion publique. Ce monde en ressort pour la majorité de ces acteurs encore plus flétri et discrédité qu'il ne l'a été auparavant. Et ce n'est pas au regard de leurs scores électoraux que ces formations essuient sans appel l'indifférence et le rejet citoyens. Mais parce qu'ils ont été au-dessous de tout en terme d'offres électorales et de propositions d'alternatives crédibles à opposer au pouvoir en place et aux appareils partisans qui ont porté ses couleurs dans la compétition électorale Aussi décrié que soit le pouvoir algérien en place, ces partis n'ont nullement réussi à le déstabiliser. Au contraire, en étalant l'infantilisme politique dans lequel ils se complaisent, ils ont conforté ce qu'il ne cesse de marteler à leur encontre. A savoir qu'ils sont trop futiles et leurs programmes inconsistants pour prétendre arriver au pouvoir. En tout cas, si le pouvoir en Algérie est sur la défensive et contraint malgré lui de lâcher inéluctablement du test par des ouvertures politiques allant dans le sens de plus de démocratie, ce n'est pas à ces partis que les Algériens le doivent. Mais à cette contestation politico-sociale qui sourd des rangs de la société algérienne et lui fait comprendre qu'il n'est nullement à l'abri d'une explosion populaire à l'instar de celles qui ont provoqué une reconfiguration politique radicale dans le monde arabe, Maghreb compris. |
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