Le besoin de
contourner tous les arcanes de la bureaucratie pour récupérer son droit peut
mener à des mésaventures sonnantes et trébuchantes, le chant des sirènes lancé
par les escrocs étant irrésistible à beaucoup d'entre nous. Cette fois, c'est
une femme qui se fait escroquer de cinq millions de centimes par une autre
femme qui se fait passer pour une juge et qui lui assure qu'elle allait lui
régler une affaire pendante auprès de la justice. Ainsi, la présumée coupable
s'est rendue il y a quelques semaines dans une clinique privée et a demandé à
l'infirmière de la faire entrer la première car « je suis une juge auprès du
tribunal de Blida et j'ai une audience aujourd'hui » a-t-elle lancé devant
toutes les femmes qui attendaient leur tour. Mais l'infirmière refuse et « la
juge » prend place au milieu des autres pour attendre son tour. L'hameçon
qu'elle venait de lancer ne tarda pas à être avalée par une proie qui
s'approche d'elle et l'implore de l'aider dans une affaire au niveau du
tribunal de Blida concernant une importante somme d'argent que lui devait un
individu et qui refusait jusque-là de la lui rendre. La «juge» tranquillisa son
interlocutrice et échangea son numéro de téléphone avec elle. Peu de temps après,
elle la contacta pour lui fixer rendez-vous devant le cabinet d'un huissier de
justice et lui demanda de fournir un dossier complet. La victime s'empressa de
se rendre à l'endroit indiqué et y rencontra la «juge» pour la faire pénétrer
chez l'huissier en le saluant comme si elle le connaissait intimement. Mais par
la suite, la victime dut faire face à la réalité quand l'huissier lui affirma
qu'il n'avait reçu aucun dossier la concernant et qu'il ne connaissait point la
dame qui l'avait accompagnée la première fois. La femme se dirigea vers les
services de la police criminelle de la SW de Blida où elle déposa plainte et
informa les inspecteurs de toute l'histoire. Il fut donc décidé de tendre une
souricière à la fausse juge pour la prendre en flagrant délit et c'est ce qui
fut fait. Juste au moment où elle allait empocher l'argent, elle fut arrêtée
par les policiers qui se tenaient non loin du lieu de rendez-vous.
NE POUVANT NIER
DES FAITS AUSSI PROBANTS NI PROUVER QU'ELLE ETAIT VRAIMENT UNE JUGE, ELLE FINIT
PAR AVOUER AVOIR ESCROQUE LA PLAIGNANTE. PRESENTEE AUPRES DU PROCUREUR DE LA
REPUBLIQUE PRES LE TRIBUNAL DE BLIDA, LA PRETENDUE JUGE FUT PLACEE EN DETENTION
PREVENTIVE SOUS LES CHEFS D'INCULPATION D'USURPATION D'UNE FONCTION OFFICIELLE
ET D'ESCROQUERIE.