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L'insuffisance rénale est une pathologie lourde. Le traitement l'est
également. L'insuffisant rénal chronique est condamné à subir trois séances de
dialyse par semaine, avec tout ce que cela induit comme charges de transport et
perte de journées complètes pour arriver dans des services qui n'offrent pas
forcément la bonne prestation.
Beaucoup se voient anéantis par ce mal dévastateur surtout lorsqu'ils sont jeunes. Ils perdent leur emploi, les meilleurs moments de leur vie, condamnés à garder le lit pendant de longues journées. Pour discuter des différents problèmes auxquels sont confrontés ces malades, une rencontre a été organisée cette semaine, par l'association des insuffisants rénaux d'Oran «Abou Sofiane», en présence de malades et de spécialistes. Selon le président de l'association M.Ben Salem «plusieurs points liés à la prise en charge des malades ont été débattus à cette occasion. Il s'agit notamment de certains centres d'hémodialyse qui ne répondent pas aux normes. Or, il existe un cahier de charges, sans parler des malades que l'on déplace d'un centre à un autre». Et d'ajouter: «On nous a souvent signalé la diminution du temps de dialyse pratiquée par certains établissements. Le patient voit sa situation s'aggraver au lieu de s'améliorer». Le même interlocuteur dénonce les insuffisances en matière d'entretien des générateurs qui doivent être soumis à la décontamination. Le manque de sang et le vaccin contre l'hépatite C sont également soulevés. Concernant la convention entre la CNAS et les cliniques privées de dialyse, le président de l'association a affirmé que «la convention ne concerne pas tous les produits utilisés dans la dialyse. Il y a aussi des malades qui ne sont pas assurés». Le déficit en néphrologues, aussi bien pour la prévention, le dépistage ou le traitement de la maladie, est également souligné. «Un autre problème qui se pose pour les malades. Les actes chirurgicaux pour les fistules jugulaires. Opération nécessaire et utile pour le malade, destinée à faire circuler convenablement le sang dans les veines. Etre insuffisant rénal, suppose automatiquement une condamnation à vie à être immobilisé devant une machine, des heures durant, à raison de deux fois par semaine, en plus des analyses perpétuelles, faites en moyenne tous les deux mois. Certaines ne sont que partiellement remboursables», explique notre interlocuteur. Il existe, par ailleurs, de sérieux problèmes pour les enfants dialysés qui sont mal pris en charge. Les enfants ne survivent pas à la dialyse. Beaucoup d'entre eux meurent avant même d'être dialysés. Ils auraient dû être greffés. Le service d'hémodialyse du CHUO a bénéficié de 26 nouveaux générateurs d'hémodialyse fin 2011. Avant l'acquisition de ces appareils, le service de néphrologie fonctionnait avec 15 générateurs seulement pour une centaine de patients touchés par l'insuffisance rénale chronique (IRC) terminale. La quasi-totalité des patients dialysés vivaient le calvaire en raison du manque ou de la vétusté des appareils d'hémodialyse. «Ce service n'était plus en mesure de prodiguer des soins aux dizaines de malades, pour une bonne partie démunis, souffrant dans le silence. Au déficit en générateurs, le service d'hémodialyse était confronté, devant la pression des malades et le nombre limité de places, à réduire les séances de dialyse nécessaires à chaque patient de trois à deux par semaine», selon certains malades. La direction générale du CHU d'Oran a programmé plusieurs opérations pour le service néphrologie comme la construction d'une station d'eau, le remplacement de la literie, l'acquisition d'un IRM et des équipements médicaux. Il existe 476 patients souffrant d'une insuffisance rénale chronique terminale hospitalisés dans ce service. Trois millions d'Algériens ont un risque rénal, dû à différentes maladies telles que le diabète, l'hypertension artérielle, les infections urinaires récurrentes, les cancers et même, fait nouveau, les prématurés. Il faut savoir qu'au stade terminal, la transplantation est le seul traitement qui permette aux malades de retrouver une vie quasi normale. Beaucoup de malades attendent une transplantation rénale. Rappelons que la CNAS prend en charge le coût de la séance de dialyse estimée à 6.400 DA (160 séances par an et par malade), mais aussi des frais indirects liés au transport du malade, ses repas et un forfait indemnités médicaments. |
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