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Au 53ème jour de grève de la faim, le président de la Fédération
nationale des travailleurs de la Justice, Mourad Ghedia, a été évacué en
urgence à l'hôpital, dans l'après-midi de samedi dernier, «dans un état
comateux». Selon Mme Nassera Ghozlane, secrétaire général du Snapap, le
gréviste de la faim avait un taux de glycémie très bas (0,4 g/l). Ghedia a été
maintenu jusqu'à 18h en observation. «Il n'a pas voulu interrompre sa grève de
la faim, malgré la demande de sa famille, de ses collègues et des médecins»,
affirme Mme Ghozlane. Samedi, le président de la Fédération nationale des
travailleurs de la Justice, «ne pouvait pas parler». «Il a fallu lui
administrer trois flacons de sérum pour relever son taux de glycémie», affirme
notre interlocutrice. Selon elle, Mourad Ghedia est suivi par un médecin
affilié au Snapap «qui vient le voir plusieurs fois par jour» à la maison des
Syndicats où il observe sa grève de la faim, dans le cadre du mouvement de
protestation lancé en avril dernier par les greffiers.
Rappelons que l'ensemble des greffiers grévistes de la faim (des femmes pour la plupart) ont suspendu leur jeûne, mercredi dernier après 50 jours d'abstinence. «Les femmes grévistes ont subi des pressions de leurs familles qui craignaient le pire durant l'évènement», mais «restent déterminées à continuer la protestation sous d'autres formes», avait annoncé un communiqué de la coordinatrice du Comité de soutien aux grévistes. Par ailleurs, en représailles à leur mouvement, l'administration du secteur de la Justice a procédé à la suspension ou la mutation de plusieurs délégués des greffiers. Selon Mme Ghozlane, «58 délégués ont été suspendus, et une dizaine d'autres ont été mutés hors de leurs wilayas de travail, après convocation par les conseils de discipline». «Une quarantaine d'autres délégués attendent leurs convocations de la part de l'administration de la Justice. Certains ont même été suspendus verbalement ou par SMS», affirme la SG du Snapap. Selon elle, le dossier du mouvement des greffiers a été déposé auprès de l'Organisation internationale du Travail (OIT) qui «classe l'Algérie dans une liste noire de 25 pays qui ne respectent pas les conventions internationales» des droits des travailleurs, «en particulier celles relatives aux libertés syndicales et à la constitution de syndicats», ajoute Mme Ghozlane. |
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