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Sur fond de boycott et de dopage : Deux scandales éclaboussent le sport national

par Kamel Mohamed



Le sport algérien connaît une décadence alarmante, avec les douloureux événements qui secouent les deux disciplines ayant donné le plus de satisfaction au mouvement sportif national.

En cette année de célébration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, deux scandales éclaboussent le sport national. Il s'agit du handball et de l'athlétisme, sans oublier la crise qui couve au sein de la plus haute instance du sport algérien, le Comité olympique algérien.

L'athlétisme algérien qui a été et reste l'unique discipline sportive à offrir à l'Algérie sa première médaille d'or olympique et le premier titre de champion du monde, est secoué par une affaire de dopage. Il est vrai que les deux athlètes, en l'occurrence Zahra Bouras et Larbi Bouraâda, contrôlés positifs, clament leur innocence, mais il n'en demeure pas moins que ce malheureux épisode dénote de la décadence de l'athlétisme. Désormais, cette discipline n'est plus synonyme de titres mais de scandales jusqu'à atteindre le sommet, à savoir le dopage. Pourtant, les Hassiba Boulmerka, Nouredine Morceli, Benida-Merrah et Saïd Djabir Guerni, pour ne citer que les champions du monde et olympiques, ont écrit les plus belles pages de l'histoire de cette discipline. Aujourd'hui, ces champions ne sont ni au sein de la fédération algérienne d'athlétisme, ni dans l'encadrement technique, ce qui explique en grande partie la déchéance de l'athlétisme algérien. Sur la même lancée de la décrépitude, le handball touche le fond. Le championnat n'a pas pu se dérouler de manière régulière cette saison en raison du boycott décidé par les trois principaux clubs, pourvoyeurs en joueurs des différentes sélections nationales. Il s'agit du GS Pétroliers, le HCC El Biar et le MC Saïda qui sont en conflit avec la fédération. La crise que connaît actuellement la fédération de handball aura des répercussions dans l'immédiat sur l'équipe nationale et les clubs algériens lors de leur participation aux prochaines compétitions internationales. Ce qui arrive au handball est similaire à la déchéance que connaît l'athlétisme. Le handball algérien avait dominé le continent africain durant les années 1980 et avait brillé par ses participations plus qu'honorables aux jeux Olympiques et au championnat du monde. Le handball algérien est actuellement miné par des luttes intestines et d'intérêt au plus haut sommet, au détriment de la discipline qui en pâtit. Le football n'est pas épargné puisque le professionnalisme instauré il y a deux saisons, est en train d'être dévoyé. Les mêmes dirigeants, habitués aux subventions de l'Etat et à la politique de l'assistanat, s'accrochent encore à leurs fauteuils, empêchant ainsi le football algérien d'entrer dans le professionnalisme. Plus grave encore, le COA est traversé par une crise dont les retombées seront néfastes et destructrices pour le sport national de manière globale. Les parties en conflit, à savoir le président du Comité olympique algérien (COA) et dix membres de son Comité exécutif ont décidé d'une trêve sans pour autant parvenir à s'asseoir autour d'une même table et aplanir tous leurs différends. C'est dire que l'affrontement entre les deux parties est reporté pour reprendre de plus belle, certainement après les jeux Olympiques de Londres dont le coup d'envoi est prévu le 28 juillet. Cinquante années après l'indépendance de l'Algérie, le sport national s'enfonce dangereusement dans la décadence alors qu'il devait atteindre son stade de maturité pour envisager des résultats meilleurs.