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La colère des sages-femmes

par D. Moatassam

L'union de wilaya de Constantine des sages-femmes, affiliée, depuis le 21 juin écoulé, au syndicat national des personnels de l'administration publique (SNAPAP), a tenu une conférence de presse, hier, au siège du bureau de wilaya, en présence de M. Djebasse Mourad, secrétaire du bureau de wilaya. A cette occasion, il a été soulevé « la situation catastrophique de ce corps de santé, marginalisé totalement par la tutelle, qui fait la sourde oreille à ses multiples revendications socioprofessionnels, posées depuis plus de deux ans », selon Mme Azaza Taleb Leila, nouvelle responsable élue de la section. L'oratrice a aussi expliqué l'adhésion de son ex-association, composée de 80 membres, par le fait que sa voix n'a pas été entendue par les instances concernées. Elle a souligné les grands efforts fournis par ce corps, surtout dans la ville de Constantine, avec le service de maternité, au centre hospitalier universitaire et l'EHS Sidi Mabrouk, qui à eux seuls subissent chaque jour, une forte pression. Elle précise que des futures mamans, viennent non seulement des autres communes de la wilaya, mais aussi des autres wilayas de l'Est. D'après les statistiques avancées, le CHU à lui seul assure une charge d'accouchements quotidienne qui dépasse 120 naissances, en plus de celle de l'EHS de Sidi Mabrouk qui, elle, traite entre 40 à 50 naissances par jour. Et cela se fait dans des conditions le plus souvent déplorables, avec un risque élevé de fautes médicales que, le plus souvent, la sage-femme paie au prix fort, sans aucune protection légale de la part de l'employeur, ajoute-t-elle.

Mme Azaza, énumère ensuite les problèmes importants « qui empoisonnent » la vie à 380 sages-femmes exerçant dans différentes structures de santé de la wilaya. En premier lieu, dit-elle, le statut de ce corps de santé promulgué en 2011, qui n'a pas pris en compte leurs droits les plus élémentaires, à l'instar des autres corps de santé, qui eux, par exemple, bénéficient da la promotion automatique après 10 ans de carrière.

Elle voit dans cette position du ministère, au courant du problème, une sorte de ségrégation qui va finir, à la longue, par les décourager et les faire abandonner carrément ce métier. Elle dénonce aussi la non assistance de l'administration en cas de poursuites judiciaires. Enfin Mme Azaza, n'exclut pas l'option pour les sages-femmes de durcir le ton à la rentrée sociale, si d'ici-là, il n'y a pas d'échos positifs de la part de la tutelle à leurs revendications vieilles pourtant de deux ans.