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Ils sont venus, ils sont tous là ces spécialistes et professionnels de la
culture de la pastèque qui, après avoir écumer et appauvri des centaines
d'hectares à Berrahal, dans la wilaya de Annaba et Benzouz dans celle de
Skikda, dans la culture de la pastèque, aux dividendes exceptionnelles, ont
investi les terres jusque- là préservées, du cordon dunaire entre Sebâa et
Berrihane dans la wilaya d' El-Tarf.
Ces terres sablonneuses fournies en eau provenant de la nappe phréatiques de Bougaz, un espace végétal fragile où nichent de nombreuses espèces animales, est en train de subir le joug de ceux qui sont avides de gains faciles faisant fi des conséquences qui peuvent être irréversibles sur une faune et une flore formant un écosystème pour lequel l'Etat n'a pas lésiné sur les moyens, en engageant un vaste et ambitieux programme, à travers la plantation d'arbustes de différentes espèces, visant à le préserver. Mais la réalité du terrain est tout autre, face à la voracité de ces prédateurs, au gain facile, que les P.V. dressés ici et là avec au bout du compte, des amendes dérisoires, ne semblent nullement les inquiéter. En effet, des habitants de Berrihane diront que vendre un hectare sur pied pour 100 millions de centimes et plus, c'est selon, ne compte pas à côté d'une amende de 20.000 ou 30.000 DA. Du coup même des habitants de Berrihane se sont convertis en prospecteur pour dénicher un espace destiné à recevoir la culture de la pastèque. Combien même il est la propriété des Domaines ou de la Conservation des forêts, contre une bonne prime. Avec des terres dont la superficie ne cesse de se rétrécir comme un peau de chagrin, dans la mesure où il faut en moyenne 10 bonnes années pour qu'une terre puisse recevoir de nouveau de la pastèque, c'est la quête sans cesse, de nouvelles terres, quitte à déraciner les arbustes comme cela a été constaté. Cette culture qui appauvrit le sol est aussi grosse consommatrice d'eau que certains n'hésitent pas à puiser là où c'est interdit comme du côté du Lac noir et autres retenues d'eau. Par ailleurs, le wali a été désagréablement surpris, l'année passée, alors qu'il se rendait en visite à la commune d'El Chatt, par la RN84A, a fait une halte spécialement pour demander des explications au Conservateur des forêts. Enfin, malgré la mise sur pied d'une commission impliquant les services des Forêts, de l'Hydraulique, la gendarmerie et l'A.P.C. qui ont dressé de nombreux P.V. et ont opéré des saisies de groupes moto-pompes, le désastre écologique, dans cette région, n'est pas prêt de connaître une halte. Seule une thérapie de choc est à même de le battre en brèche. |
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