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Prise en charge du diabétique : Le paquet sur l'information

par A. M.

Mme Bensegueni-Zebiri Ouarda, présidente de l'association «Nahla» d'information et de formation sur le diabète, affirme «ne pas s'attacher trop aux chiffres et aux statistiques car, dit-elle, ils ne veulent rien dire. Je préfère plutôt parler d'éducation du malade, d'information, ce qui est plus intéressant».

C'est pourquoi, lorsque nous lui avions demandé de nous donner des statistiques sur l'évolution du nombre de diabètiques dans la wilaya de Constantine, elle a répondu tout de suite : «Non, je n'ai pas de chiffres à donner parce que je suis personnellement contre les chiffres. Certes, a-t-elle ajouté, je n'occulte nullement l'importance des statistiques qui peuvent montrer, j'en suis certaine, que la maladie est en constante augmentation dans notre wilaya, mais c'est le cas partout ailleurs, dans le pays et dans le monde et la fédération internationale du diabète, ainsi que l'organisation mondiale de la santé (OMS) ne manquent pas à chaque occasion de publier des statistiques à ce sujet. Pour ma part, j'avoue franchement que je ne connais aucun chiffre, ni au niveau local ni au niveau national. Mais cela ne m'empêche nullement de travailler en prenant en charge l'information et l'orientation des malades».

Mme Bensegueni-Zebiri s'est exprimée jeudi matin 2 juin à l'occasion de la tenue, à la maison des jeunes Saadi de la cité Filali de Constantine, d'une journée d'information et de formation médicale organisée par son association à l'intention des journalistes sous le thème : «pour une meilleure compréhension du diabète», et dont l'objectif était, selon elle, «d'informer les gens de la presse sur cette pathologie pour les aider à être performants, dans leurs couvertures d' activités organisées dans ce domaine et pour communiquer avec les malades». Malheureusement, a déploré notre interlocutrice, cette opportunité qui devait réunir ensemble des malades, des médecins endocrinologues et des représentants de laboratoires de fabrication de médicaments pour diabétiques qui ont sponsorisé la journée avec les gens de la presse, n'a réuni finalement qu'un nombre infime de ces derniers et quelques malades angoissés, venus exposer leur calvaire et demander conseils pour gérer leur maladie et pouvoir vivre avec elle. «Aujourd'hui, la majorité des journalistes locaux que nous avons invités ont brillé par leur absence, et je regrette beaucoup cette défection», a commenté amèrement la présidente de Nahla, en ajoutant que l'initiative constitue une première au niveau national, car elle vise à mettre face à face des partenaires afin d'établir entre eux des canaux d'information pour mener la lutte contre ce fléau pernicieux et, d'autant plus dangereux que ceux qui en souffrent manquent cruellement d'information et de conseils».

Malgré que son association active sur le terrain afin de lutter pour une meilleure prise en charge du diabète, sa présidente pense, en effet, qu'il y a un manque d'information notoire vis-à-vis des malades, surtout des enfants atteints du diabète qui ont besoin d'être éduqués pour bien vivre avec leur maladie. «Il faut que le malade sache ce qu'est sa maladie, la comprenne pour pouvoir mieux la gérer et vivre avec. Le diabète étant une maladie chronique, il est important, voire vital, qu'on apprenne à la gérer, et c'est au malade lui-même de le faire et non au médecin», a-t-elle martelé tout le long de cette rencontre.

Aussi, en prévision du Ramadan, l'association compte organiser, aujourd'hui samedi après-midi au même endroit une journée d'information spéciale à l'intention des malades pour parler du jeûne et de son incidence sur le diabète, une rencontre à laquelle participeront un médecin éducateur et un imam représentant le secteur des affaires religieuses.