La préparation de
la visite du chef de l'Etat français en Algérie, François Hollande, se précise.
Annoncée juste après son élection au détour d'une conversation téléphonique
avec le président Abdelaziz Bouteflika, la visite d'Etat que devra effectuer
Hollande en Algérie devrait être préparée lors d'une très prochaine visite à
Alger du chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.
Hier en milieu de
journée, le ministère français des Affaires étrangères a annoncé que Laurent
Fabius se rendra «à brève échéance» en visite en Algérie. «Le ministre des
Affaires étrangères a bien l'intention d'effectuer, à brève échéance, un
déplacement en Algérie, à une date qui sera annoncée en liaison avec nos
partenaires algériens», a précisé lors d'un point-presse le porte-parole du
ministère, Bernard Valero. Cette visite devrait avoir lieu au milieu du mois de
juillet prochain, en tout cas juste après les festivités du 5 Juillet. Le
porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a également précisé
aux journalistes que les présidents français et algérien ont décidé «de donner
une nouvelle impulsion à la relation bilatérale franco-algérienne». «Cette
relation est exceptionnelle à bien des égards. Elle est marquée par une
histoire commune et par des liens humains très denses. Le moment est
particulièrement favorable à cette nouvelle impulsion. La France et l'Algérie
sont décidées à avancer de concert pour développer leurs relations
bilatérales», a ajouté le porte-parole. Le ?'énième'' réchauffement des
relations algéro-françaises, après l'arrivée des socialistes au pouvoir en
France, devrait donner des contours plus clairs aux relations plurielles entre
les deux pays, beaucoup plus sur les dossiers en cours que sur ceux ?'qui
fâchent''. Des deux côtés, le climat est certes à l'apaisement, et les experts
des deux pays semblent, sur le volet politique, ?'laisser le temps au temps''
pour atterrir sur des relations moins conflictuelles. D'autant que sur le volet
économique, les deux pays avancent beaucoup sur d'importants dossiers,
particulièrement sur celui de la construction mécanique avec les discussions en
cours entre Alger et Paris sur le dossier Renault. La visite de Fabius à Alger
devrait en fait baliser le chemin, sinon examiner les grands dossiers de
l'agenda politique et économique que les deux présidents doivent discuter lors
de la visite en Algérie de François Hollande. C'est que la droite sous l'ère
Sarkozy avait réussi à mettre sous le boisseau l'important traité d'amitié
algéro-français, discuté pendant de longues années. La gauche, sitôt revenue
aux affaires, tenterait en fait de rectifier le tir avec l'Algérie, un
partenaire économique qui pèse plus de 200 milliards de dollars de réserves de
change en ces moments de grands doutes financiers dans la zone Euro. Juste
après son élection, le président français François Hollande avait exprimé à son
homologue algérien «son attachement profond aux relations d'amitié franco-algériennes»,
selon un communiqué de l'ambassade de France à Alger, et a fait part à
Bouteflika de sa volonté de développer encore les nombreux liens existant entre
la France et l'Algérie et de renforcer le partenariat entre les deux pays dans
tous les domaines. Ce partenariat devra renforcer encore la proximité qui unit
déjà les peuples français et algérien et contribuer à construire une communauté
de destin entre les Etats de l'espace euro-méditerranéen. L'ambassade de France
à Alger a annoncé dans la foulée que les deux présidents ont convenu de se
rencontrer «dans les meilleurs délais», sans préciser la date et le lieu de
cette rencontre. Pour autant, des sources sûres indiquent que cette rencontre
entre les deux chefs d'Etat devrait avoir lieu, cet été, à Alger. Au menu de
cette rencontre que le chef de la diplomatie Laurent Fabius devrait défricher à
Alger : examen du dossier de la libre circulation des personnes, conformément
aux traités bilatéraux entre les deux pays signés à la fin des années 60 et 70
et toujours en vigueur, la relance du traité d'amitié algéro-français et la
coopération économique.