Fruit de la coopération algéro-sud coréenne, la ferme pilote d'élevage de crevettes, située non loin de La Marsa, port de pêche et chef-lieu de commune, situé à 70 km à l'est de Skikda, s'étend sur une superficie totale de 15 ha.

Le démarrage des activités de cette ferme a eu lieu avec la réception d'une écloserie, d'un laboratoire et de 8 bassins d'élevage ou étangs dont 2 de décantation. C'est à partir de là qu'un premier cycle d'élevage a été initié, au cours de l'année 2011, un élevage de crevettes de variété «Penaeus japonicus», avec des géniteurs égyptiens.

Cela représentait une aubaine pour les cadres algériens qui ont bénéficié d'une formation en Corée du Sud, pour parfaire leurs connaissances en suivant les différentes phases de l'élevage de cette espèce de crevettes tout en bénéficiant de l'assistance scientifique des experts coréens, présents sur place. C'est à partir de là que les responsables ont décidé de se lancer dans un second cycle d'élevage, durant le mois en cours mais en innovant cette fois-ci avec le lancement d'une expérience, la première du genre au Maghreb, comme l'a soutenu le directeur de la Pêche de Skikda, M. Hamid Brahmia, en procédant à l'élevage de l'espèce locale «Penaeus kerathurus» crevette impériale, communément appelée aussi «matsagoune», toujours sous l'égide de l'expertise sud-coréenne. Cette fois-ci, plus besoin d'aller chercher les géniteurs ailleurs mais de les prélever localement ; mission confiée à des pêcheurs de Annaba qui ont capturé de femelles fécondées ramenées ensuite à la ferme de La Marsa où elles ont été placées dans l'écloserie pour la ponte. Actuellement, les œufs ont atteint le stade post-larvaire avec des individus atteignant environ 2 cm de long qu'on se prépare à mettre dans les étangs, après une quinzaine de jours.

Ils passeront par les stades de pré-grossissement et grossissement jusqu'à atteindre une taille marchande acceptable d'une longueur de plus de 10 cm. Le cycle complet de l'élevage, avec ses différents stades, devra s'étaler sur une période de 6 mois et selon les prévisions, la production de la «matsagoune» initiée sera prête à partir du mois de novembre 2012. Cette première expérience permettra aux cadres algériens de disposer, dans un avenir proche, d'un savoir-faire appréciable, par notamment la maîtrise des caractéristiques techniques et biologiques de chaque phase d'évolution des larves.

Ainsi, les investisseurs intéressés par l'élevage de la crevette, pourront profiter pleinement des connaissances acquises par l'encadrement algérien, d'autant que les écloseries disposent de 10 millions d'alevins qui peuvent servir, d'ores et déjà, au repeuplement des baies de Skikda et de Annaba, pour reconstituer une ressource très prisée et qui ne cesse de se raréfier. En tous les cas, chez les responsables de la pêche, on affiche un net optimisme sur les résultats de cette première expérience.