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Les Egyptiens étaient dans l'attente des résultats officiels de
l'élection présidentielle, promis pour aujourd'hui dimanche, après des
manifestations, à l'appel des Frères musulmans, réclamant la reconnaissance de
la victoire de leur candidat Mohamed Morsi. Quelques irréductibles partisans de
la confrérie ont encore passé la nuit sur la Place ?Tahrir', jurant de ne pas
la quitter avant l'annonce de la victoire de M. Morsi, contestée par son rival
Ahmed Chafiq, ancien Premier ministre de Hosni Moubarak qui a, lui aussi,
affirmé avoir remporté le scrutin. «Morsi, Morsi, Dieu est le plus grand»,
scandaient quelques centaines de manifestants, hier matin, sur la Place
?Tahrir', au lendemain d'un grand rassemblement contre le pouvoir militaire
ayant réuni des milliers de personnes sur cette place emblématique.
Coupant court aux annonces contradictoires, la commission électorale a indiqué hier, dans un communiqué, que les résultats officiels seraient proclamés aujourd'hui. «Les résultats du second tour de la présidentielle seront annoncés dimanche à 15H00 par le président de cette commission, Farouk Sultan», a annoncé le secrétaire général de la commission Hatem Bagato. Ces résultats étaient attendus le 21 juin, mais la commission avait demandé plus de temps pour examiner les multiples recours présentés par les deux camps. Depuis, les annonces contradictoires se succédaient sur la date de la proclamation officielle des résultats, suscitant des doutes sur l'issue du scrutin. «Morsi va être déclaré vainqueur aujourd'hui. Sauf si...», écrit en « Une » le quotidien indépendant ?Al-Shorouk'. «Chafiq s'approche du palais présidentiel», titre le quotidien libéral ?al-Wafd'. Les déclarations hostiles se multiplient entre les Frères musulmans, première force politique du pays, et les militaires, leurs rivaux historiques qui dominent le système depuis la chute de la monarchie en 1952. Mais, selon des sources proches de la confrérie, les deux parties sont, en privé, engagées dans des discussions pour résorber les tensions. Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis la chute de M. Moubarak en février 2011, a lancé vendredi un avertissement voilé aux Frères musulmans, affirmant qu'il agirait «avec la plus grande fermeté face à toute tentative de porter atteinte aux intérêts publics et privés». Les militaires ont aussi appelé toutes les «parties à éviter toute action qui mettrait en danger la sécurité du pays» et critiqué l'annonce de résultats non officiels par les deux candidats, à l'origine selon l'armée, des «tensions et divisions sur la scène politique». La confrérie a répliqué qu'elle ne cherchait pas «la confrontation ou la violence» mais qu'elle se battrait contre toute falsification des résultats du scrutin. Elle a aussi réitéré ses critiques virulentes contre les dispositions constitutionnelles, annoncées dimanche par l'armée, qui lui permettront de tenir les rênes du pouvoir quel que soit le président élu. «Nous n'avons pas de problème avec les forces armées, même si celles-ci ont commis, ces derniers jours, des erreurs», a insisté M. Morsi, vendredi. A la suite de la dissolution sur décision de justice de la Chambre des députés, dominée par les islamistes, l'armée s'est, en effet, octroyée le pouvoir législatif et un droit de contrôle sur l'élaboration de la prochaine Constitution. |
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