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Véhicules : Vente et service après-vente en question

par Salah Eddine K.

Entre 5 et 10 requêtes émanant de clients insatisfaits en matière de commercialisation de véhicules ou de services après-vente sont déposées quotidiennement au niveau de l'association de protection et orientation du consommateur et son environnement de la wilaya d'Alger (APOCE). Divers motifs sont avancés relatifs notamment dans la non tenue d'engagements, de garanties, attentes démesurées de livraison, absence de normes de sécurité.

Hier, au forum d'El-Moudjahid, le débat qui a eu lieu sur la question a vu le témoignage de personnes, ayant acquis des véhicules présentant parfois des défauts et, d'autres sur leur longue attente pour prendre possession de leurs véhicules, alors que la loi fixe le délai de livraison à 45 jours.

«Des plaintes de consommateurs nous parviennent de toutes les wilayas mettant en cause des revendeurs qui ne respectent pas leurs engagements» a indiqué le président de l'association de protection du consommateur pour la région Centre du pays Mustapha Zebdi. Ce dernier souligne «l'urgence d'opérer un assainissement de la liste des concessionnaires et redéfinir clairement cette activité. Après cela, ajoute-t-il, il y a lieu de faire de la protection du consommateur, une affaire de premier plan pour la protection de notre économie».

M.Zebdi a, en outre, relevé, la non conformité des contrats de vente et des bons de commandes délivrés par certains concessionnaires, sur lesquels aucun délai de livraison n'est mentionné. Et d'ajouter que pendant que des clients attendent longtemps pour entrer en possession de leurs véhicules, des revendeurs reçoivent jusqu'à 20 véhicules à la fois pour les écouler sur le marché parallèle et encaisser des bénéfices importants.

L'expert en consulting Malek Serrar dira pour sa part que le consommateur algérien «ne bénéficie pas vraiment des avantages accordés aux consommateurs européens (rabais sur le prix d'achat en cas de longue période de stockage, normes de sécurité?)».

L'association signale que le plus souvent, il est impossible de joindre le concessionnaire par téléphone afin de lui faire part des plaintes de citoyens qui réclament leurs droits. L'APOCE qui annonce, par ailleurs, qu'elle va ester en justice un important concessionnaire Français pour «manquements au règlement» espére faire de ce procès un cas de jurisprudence. L'association demande à ce qu'il soit suspendu d'activité pendant un période de 3 mois.

Que faire alors, s'interroge-t-on pour contraindre le concessionnaire à respecter ses obligations ? Rien ne semble plus difficile, est-il encore indiqué. Avec un besoin toujours croissant (1 million de véhicules/an) les concessionnaires ont tendance à imposer de fait ce qui leur est rentable. Le consommateur algérien est lui aussi en droit de se protéger, soulignent les animateurs de l'association. «L'adhésion de tous les citoyens dans un élan de solidarité reste un précieux élément pour aider à une réglementation efficace du marché de l'automobile.»

L'idée de la création d'une commission de la défense du consommateur au niveau de l'assemblée populaire nationale est revenue comme un leitmotiv qui surgit à chaque fois lors du débat.

Selon les animateurs de l'association, 80% des cas d'infractions sur lesquelles elle a été saisie, ont été réglés à l'amiable et le reste transmis à la Justice.