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EL-BAYADH : UNE BONNE RECOLTE CEREALIERE ATTENDUE

par Hadj Mostefaoui



Les céréaliculteurs de la wilaya d'El-Bayadh affichent un large sourire en cette fin de saison agricole qui s'annonce sous de meilleurs auspices. Une année pluvieuse et exceptionnelle où l'on a pu enregistrer l'un des taux pluviométriques les plus élevés au cours des deux dernières décades. Une aubaine pour les 700 petits fellahs des trois régions, steppique, semi-saharienne et saharienne, de la wilaya qui se contentent d'un rendement de 4 à 6 quintaux à l'hectare seulement et cela en vaut la peine même avec l'un des taux de rendement à l'hectare des plus bas du territoire national. En raison de la pauvreté et de l'aridité de ses sols, la wilaya d'El-Bayadh compte ainsi franchir, à l'issue de cette campagne de moisson-battage cet été, sans aucune peine le seuil des 48.000 quintaux de céréales, produits par les 8.000 hectares de terres emblavées au cours de la dernière saison à l'issue de la campagne moisson-battage.

 Les wilayate limitrophes, celles de Tiaret, de Sidi Bel-Abbès et de Saïda, sont venues à la rescousse donner un coup de main aux agriculteurs, par le biais de huit moissonneuses-batteuses mises en location par leurs propriétaires mais à des tarifs exorbitants.

La faucille est encore de rigueur chez les petits fellahs qui n'ont pas failli à une règle ancestrale, celle du retour en force sans tambour ni trompette de la touiza, qui revient moins cher mais qui a au moins le privilège de rassembler, de renforcer les liens entre proches parents et perpétuer la solidarité tribale. C'est dans une ambiance festive et bon enfant rythmée par des chants religieux qu'est entamée à la manière ancestrale la moisson à l'aide de cet outil traditionnel, ponctuée par des séances de repos où le verre de thé «9471», accompagné d'une galette faite à base de blé et d'une poignée de beurre de brebis du terroir, fraîchement préparé et truffé de sirop de dattes, donne des bras de géants à ces infatigables moissonneurs au corps frêle qui, sabre au clair, sonnent l'hallali peu après le premier chant du coq. Une sorte de kermesse haute en couleur où se mêlent cheveux blonds et cheveux gris.

OULD LARBI, UN QUINQUAGENAIRE DE LA REGION DE MEGRESS, N'HESITERA PAS A NOUS FAIRE UN AVEU SUR CET UNIVERS EXCEPTIONNEL ET A PART, CELUI DE LA VIE DE NOMADE OU CHACUN CROQUE LA VIE A PLEINES DENTS EN VIVANT TOUT PRES DE LA NATURE ET EN DECRYPTANT LES SECRETS QUE CACHE CETTE DERNIERE QUOTIDIENNEMENT CONTRAIREMENT A CELLE MENEE PAR LES CITADINS. MAIS AU FAIT QUI DE NOUS SE SOUVIENT ENCORE DE CETTE EAU TRES FRAICHE CONSERVEE DANS UNE OUTRE EN PEAU (GUERBA) DE CHEVRE, ENDUITE INTERIEUREMENT D'UN DERIVE D'HUILE DE CADE QUI RELEVE SON GOUT ET ATTENUE LA SOIF. AUTRES TEMPS, AUTRES M?URS. DE NOS JOURS, IL LEUR FAUT COURIR A GRANDES ENJAMBEES DERRIERE LA MOISSONNEUSE-BATTEUSE POUR RAMASSER LES QUELQUES EPIS DE BLE QUI ECHAPPENT A LA MECANIQUE. LE PRIX DE LA LOCATION D'UNE MOISSONNEUSE-BATTEUSE DEPASSE LES 4000 DA L'HEURE ET ELLES NE SONT QUE HUIT A SILLONNER LA WILAYA. L'ABSENCE CRIARDE DE L'ORGANISATION PAYSANNE ET DE LA DIRECTION DES SERVICES AGRICOLE EN CETTE PERIODE CRUCIALE NE LEUR FACILITE GUERE LA TACHE ET IL FAUT JOUER DES COUDES POUR FIGURER SUR LA LISTE DES HEUREUX LOCATAIRES DES MOISSONNEUSES-BATTEUSES AVANT QUE LES VIOLENTS ORAGES QUI ECLATENT ÇA ET LA NE COMPROMETTENT LES RECOLTES ET C'EST CE QU'ILS REDOUTENT LE PLUS. DES CEREALICULTEURS NOUS ONT PROMIS DE REDRESSER LA BARRE ET DE FAIRE MIEUX LA SAISON PROCHAINE.