La saison estivale et le mois de Ramadhan sont des périodes par excellence pendant lesquelles tout le commerce informel apparaît au grand jour, et ce, sans aucun respect des règles d'hygiène. En cette période, le marché des boissons gazeuses enregistre un grand essor et nombreux sont les commerçants qui étalent des fardeaux de boissons gazeuses et de jus de fruits sur les trottoirs, sous un soleil de plomb. Pourtant, sur chaque bouteille il est clairement indiqué que le stockage du produit doit se faire à l'abri de l'humidité, de la chaleur et des rayons solaires. Les consommateurs semblent ne pas attacher trop d'importance à cet aspect.

C'est aussi le cas des eaux minérales qui sont exposées à longueur de journée au soleil, pour être vendues par la suite à des consommateurs qui, souvent, ignorent tout du danger qui les guette. Ainsi, le consommateur s'expose à des maladies parfois graves, notamment le cancer, découlant des conservateurs ajoutés à ces boissons conditionnées dans des bouteilles en plastique. Ces matières peuvent s'avérer hautement toxiques si les bouteilles sont exposées à des températures élevées. «Une bouteille d'eau exposée au soleil permet au plastique de dégager des toxines qui s'incorporent à l'eau. En consommant cette eau, on ingurgite ces toxines. Et c'est ainsi qu'en les ingurgitant, les dioxines contenues dans l'eau endommagent les tissus et, à terme, peuvent provoquer un cancer», affirment des spécialistes. «Il y a des boissons dont la couleur change après exposition aux rayons solaires, il y a des moisissures qui se développent après contact avec l'air, ceci pour cause de détérioration de l'état de la bouteille, sans oublier les affections dues aux saletés et aux bactéries qui peuvent nuire à la santé du consommateur» dira un médecin biologiste.

Dans ce cadre, on apprend qu'une campagne de contrôle des boissons gazeuses et des eaux minérales a été lancée par la direction du Commerce de la wilaya d'Oran. Le travail des brigades mobiles de la direction du Commerce dotée des moyens humains et matériels, a pour but de lutter contre cette pratique de vente frauduleuse des produits alimentaires sur les trottoirs, notamment en cette période des grandes chaleurs qui caractérise la saison estivale de cette année. Au total, 45 marques de boissons seront touchées par cette campagne qui consiste à prélever des échantillons pour les analyses physico-chimiques. Selon un commerçant, «le producteur est dans l'obligation de surveiller les conditions de stockage de ses produits. Mais sur le terrain, le constat est tout autre. Aucun producteur ne nous a saisis, pour nous faire la remarque sur le fait que nous posons des bouteilles à l'extérieur». Un autre commerçant a reconnu que les producteurs de boissons gazeuses de marques étrangères interdisent la mise des bouteilles des concurrents dans leur frigo. Sous-estimation de la situation, ou manque de moyens de contrôle, les producteurs sont donc en partie responsables du sort réservé à leurs produits. Signalons par ailleurs que beaucoup de producteurs activent uniquement pendant des périodes de forte consommation et changent d'activités par la suite. Le manque d'implication des consommateurs pour faire face à ces produits douteux ne fait qu'accroître le risque de ces boissons sur la santé du consommateur.

Utilisation de sucre hydrogène et non-respect des normes de l'utilisation d'édulcorants et autres additifs alimentaires sont, entre autres, les infractions soulevées par les services de commerce lors des opérations de contrôle. Parmi ces édulcorants, l'aspartame et l'acésulfame. La consommation accrue de ces deux produits serait à l'origine de plusieurs cancers. La majorité de ces produits qui ne répondent pas aux normes sont vendus au niveau des marchés informels à des prix très bas et le consommateur achète. A cela, on peut ajouter également l'absence frappante de culture de la consommation chez les Algériens, toujours là à courir derrière les produits à bas prix sans penser aux dangers que cela peut présenter, notamment les risques d'intoxication alimentaire.