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Le recours aux
ralentisseurs est devenu un fait anodin, et n'importe qui peut décider
d'installer un dos-d'âne là où il veut. Depuis quelques années, les Oranais
assistent à une multiplication sans précédent du nombre de ralentisseurs.
Les automobilistes ne cessent de se plaindre des désagréments causés par ces ralentisseurs posés anarchiquement. Des habitants de la ville d'Oran et de certaines communes limitrophes, sans autorisation aucune, s'amusent à poser des ralentisseurs sur des routes à grande circulation en violation de la loi. Ces ralentisseurs non conformes à la règlementation en vigueur posent un sérieux problème aux automobilistes. Les ralentisseurs en bitume, érigés ces derniers temps sur des tronçons de routes nationales, ainsi que dans certains quartiers de la ville pour parer certes aux dangers que laisse planer l'intense trafic routier sur les riverains, sont surdimensionnés en hauteur. Ce qui met dans l'embarras les automobilistes qui empruntent ces routes et créent plus de problèmes, notamment la nuit. Ces dos-d'âne sont à l'origine de plusieurs dommages au niveau des carters, ponts arrière et pots d'échappement de plusieurs véhicules. L'installation des ralentisseurs est devenue ces dernières années l'une des principales revendications des riverains à chaque fois qu'un accident de la circulation se produit. Aussi, l'installation des dos-d'âne est devenue une réponse des APC. Des ralentisseurs sont installés même sur les «voies express» comme sur la route qui relie le rond-point de la cité Djamel à Haï Es-Sabah. Pour l'anecdote, certains chauffeurs de taxi surnomment la ville d'Oran «la ville d'un ralentisseur pour chaque habitant». Contacté à ce sujet, le chef de service de l'entretien de la direction des travaux publics de la wilaya a reconnu que le nombre des ralentisseurs à Oran est très important. Pour le cadre de la direction des travaux publics, la pose des ralentisseurs est régie par un arrêté interministériel impliquant les ministères de l'Intérieur, des Transports et des Travaux publics. Toute action entreprise sur n'importe quel tronçon routier doit se faire dans le respect de la réglementation. «L'APC n'a pas le droit de prendre l'initiative d'elle-même, au niveau des tronçons gérés par la direction des travaux publics, notamment les chemins de wilaya et les routes nationales. Si des habitants sollicitent l'APC pour un dos-d'âne, le maire ne doit pas s'exécuter mais a l'obligation de solliciter la wilaya qui met en place une commission, laquelle se déplace sur les lieux et prend la décision dans le respect des normes», affirme un autre cadre de la DTP. «Pour toute installation de ralentisseurs, une demande est formulée à la DTP, qui informe la commission de wilaya, présidée par le wali et composée de plusieurs membres, la gendarmerie, la police, la direction des transports et la mairie concernée. Pour les voies urbaines, c'est la commune qui prend en charge toute la procédure», souligne-t-il. Dans certains cas, ce sont les citoyens qui posent ces dos-d'âne. Or, les populations ne sont plus autorisées à en construire, même lorsque les autorités locales ne répondent pas favorablement à leur demande d'implanter des ralentisseurs, dira-t-il. Le chef de service de l'entretien a affirmé qu'une grande partie des ralentisseurs posés à Oran ne répond pas aux normes. En 2005, un décret exécutif définissant l'usage des ralentisseurs et les conditions relatives à leur mise en place ainsi que les lieux de leur implantation a été adopté. Ce décret a pour but de préserver la sécurité des citoyens et de mettre fin à l'anarchie actuelle dans ce domaine. Il énonce également que la réalisation des ralentisseurs sur les voies express, les routes nationales et les chemins de wilaya relève de l'autorisation des walis concernés. Il stipule que les ralentisseurs érigés anarchiquement et en violation des lois et règlements en vigueur seront détruits. Enfin, il énonce que «toute entrave ou violation des normes législatives et réglementaires relatives aux ralentisseurs expose ses auteurs aux sanctions pénales prévues par la loi». Le décret en question devait remédier à une situation caractérisée par la multiplication de ralentisseurs non conformes, qui se traduit, dans de nombreux cas, par de graves conséquences sur la sécurité des usagers de la route. Toutefois, cette situation dure dans le temps. Les transporteurs accusent les particuliers et les autorités de poser anarchiquement des ralentisseurs sur les axes routiers. Les citoyens accusent à leur tour les automobilistes de non-respect du code de la route. D'ailleurs, les décisions de recours à la pose de ralentisseurs viennent, souvent, suite à des accidents. |
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