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Une très rapide évolution de la situation au Nord Mali, où les
populations vivent des moments difficiles selon le CICR, est enregistrée ces
derniers jours, à la suite de l'intervention accélérée de la communauté
internationale. Après les appels à une intervention militaire contre les groupes
armés dissidents affiliés à Aqmi qui tiennent sous leur coupe les villes du
Nord, les deux grandes tendances touaregs maliennes sont entrées depuis presque
une semaine dans un difficile processus de négociations. Après le Mouvement
national de libération de l'Azawad (MNLA), c'est au tour d'une délégation du
groupe islamiste Ansar Eddine d'être reçue par le président burkinabé Blaise
Compaoré, mandaté par la CEDEAO pour la crise malienne. Hier mercredi, un des
portes paroles de ce groupe armé affilié à Aqmi a même révélé que les
négociations se sont étendues et se déroulaient avec les autorités algériennes.
Un virage assez spectaculaire, qui dénote en fait d'intenses efforts déployés
ici et là pour parvenir à stabiliser la situation au Nord Mali. Car en même
temps qu'une délégation d'Ansar Eddine négociait à Ouagadougou l'application de
la Chariâ au Nord Mali, une autre délégation du groupe de Iyad Ag Ghaly serait
en Algérie où elle discuterait avec les autorités algériennes, selon le porte
parole d'Ansar Eddine. ''Pour avoir la paix, il faut aller partout. Nous
pensons même qu'on va aller aussi en Mauritanie, et même au Qatar si c'est
nécessaire", a ajouté la même source. En fait, l'Algérie négocie également
avec le groupe dissident d'Aqmi, le Mujao, la libération des sept diplomates
algériens, dont le consul, enlevés le 5 avril dernier à Gao.
Ces discussions, selon des sources proches du Mujao, se déroulent bien et ''avancent''. Des médicaments ont même été envoyés à un des otages, selon la même source. Quant au groupe Ansar Eddine, il a confirmé à Ouagadougou qu'il ne revendique pas l'indépendance du Nord mali mais seulement l'application de la Chariâ, contrairement au MNLA, qui, lui, veut tout simplement proclamer l'indépendance de l'Azawad. "Nous avons remis une lettre de Iyad Ag Ghaly (chef d'Ansar Eddine) au médiateur Blaise Compaoré. Nous voulons seulement l'application de la charia" au Mali, a indiqué une source proche de la délégation qui participe aux négociations avec le président Compaoré. Contrairement au MNLA, "nous sommes contre l'indépendance", a précisé ce porte parole. Des négociations entre le MNLA, mouvement laïc, et Ansar Dine, ont jusqu'à maintenant échoué. La médiation burkinabée "veut arranger les choses entre nous et le MNLA qui a une délégation à Ouagadougou", selon la même source. "Nous n'avons pas de problème avec le MNLA, s'il veut venir avec nous, il n'y a pas de problème, mais c'est la chariâ", a-t-elle insisté. Elle a affirmé que les "discussions se poursuivent" à Gao entre son mouvement et la rébellion touareg en vue de parvenir à un accord. Sur le front diplomatique, les choses évoluent très vite. Après le feu vert de la Cédéao à une intervention militaire contre les groupes armés qui occupent le Nord du mali, c'est au tour de la France de confirmer son adhésion à ce plan, mais sous l'égide de l'ONU. Selon un porte parole du ministère français des affaires étrangères, la France s'attend à une décision rapide du Conseil de sécurité de l'ONU soutenant le projet d'opération militaire au Mali de l'Union africaine et de la Cédéao. "Je pense que les choses devraient aboutir rapidement à une décision du Conseil de sécurité qui avaliserait une opération militaire de l'Union africaine et de la Cédéao", a déclaré lors d'un point de presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest dit compter près de 3.300 hommes prêts à intervenir au Mali pour combattre les mouvements touareg et islamistes qui contrôlent le nord du pays. |
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