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Il a été trop vite annoncé que revenu au Kremlin, Vladimir
Poutine allait faire l'objet de pressions occidentales sur la question syrienne
qui l'obligeront à rendre plus flexible la position russe. Trop vite annoncé
aussi que le président américain qui le rencontrerait au sommet du G20 au
Mexique arrivera à le convaincre d'être plus coopératif avec les Etats du «
groupe des amis de la Syrie » qui se démènent en faveur d'une intervention
militaire étrangère contre le régime syrien.
Pourtant, deux signaux émis par Moscou la veille même du sommet du G20 auraient dû faire comprendre que le président russe n'entendait rien concéder de la position de son pays sur le sujet. Le premier sous la forme d'une déclaration du ministre russe des Affaires étrangères faisant savoir que la Russie n'engagera aucun marchandage avec l'Occident sur la Syrie. Le second, nettement plus explicite, a consisté en l'annonce par le Kremlin de l'arrivée de deux bâtiments de guerre russes au port syrien de Tartous. Très attendue, la rencontre au Mexique entre Poutine et Obama s'est sur la question syrienne soldée par le constat de la divergence d'appréciation qu'ont les deux hommes d'Etat sur ce qui se déroule en Syrie et sur la solution à mettre en œuvre pour y mettre un terme. Poutine et la diplomatie russe, décriés et stigmatisé en Amérique et en Europe pour la position qu'ils ont adoptée sur la crise syrienne résumée à un « soutien injustifiable » au régime de Damas « coupable de mener une guerre criminelle contre son peuple », sont insensiblement en train de gagner du terrain diplomatique et médiatique sur leurs détracteurs. La position russe est en effet de mieux en mieux comprise dans le monde au fur et à mesure qu'il se démontre que ceux qui la dénoncent font dans la désinformation et la manipulation sans retenue sur la situation en Syrie. Moscou a été un moment seule à s'inscrire en faux contre la présentation faite en Occident de cette situation, à affirmer que les violences et les massacres qui sont perpétrés en Syrie ne sont pas imputables au seul régime de Damas, comme le prétendent les « sources » dont seuls les « témoignages et rapports » sont déclarés en Occident rapporter la vérité vraie de ce qui se déroule dans ce pays. De plus en plus nombreuses sont maintenant d'autres sources qui font entendre un autre son de cloche sur la réalité syrienne qui sans absoudre le régime de Damas accablent la responsabilité de l'opposition à ce régime dans le bain de sang en Syrie. Cette responsabilité seuls la récusent le « groupe des amis de la Syrie » et les médias qui lui sont acquis. Il n'empêche qu'alertée qu'elle est en train de se faire intoxiquer par l'avalanche de fausses vraies « informations » sur la situation en Syrie, l'opinion internationale, bien que révoltée et indignée par les violences barbares se commettant en Syrie, prend conscience qu'on veut lui faire accepter des plans et des projets pour ce pays qui n'ont rien à voir avec les valeurs humanitaires et les droits de l'homme et des peuples. En persistant à faire obstacle à la solution de l'intervention militaire étrangère contre le régime de Damas, la Russie a créé une situation qui permet aux observateurs impartiaux, journalistes et autres de contribuer à dévoiler les manipulations et mensonges auxquels donne lieu la crise syrienne et par là même convaincre l'opinion internationale qu'il est une autre solution politique et pacifique à cette crise. Celle-là justement à laquelle on veut faire renoncer la Russie et Poutine. |
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