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Quelles destinations touristiques s'offrent, cet été 2012, pour les vacanciers
algériens. La Tunisie, destination traditionnelle pour les touristes algériens,
commence à peine à se remettre de son «printemps arabe». L'Egypte et son offre
balnéaire de «luxe» n'attirent plus grand nombre parmi les vacanciers dz, et
cela remonte à bien avant la révolution, précisément à un certain mois de
novembre 2009, à cause d'un match de football qui a fini par sortir de son
cadre sportif.
Il y a aussi la Turquie, une destination touristique de premier ordre mais dont l'éloignement géographique l'a reléguée au second plan à cause d'un coût de voyage qualifié «d'élevé» pour les classes moyennes algériennes. L'Espagne, quant à elle, crise économique oblige, fait tout pour drainer le maximum de touristes, y compris en rabattant ses tarifs d'hôtellerie. Indéniablement, l'Espagne est la destination à qui le «printemps arabe» a le plus profité, estime-t-on du côté des voyagistes. La tendance se confirme d'ailleurs avec des réservations stables, +2% en 2012, suite à une année 2011 exceptionnelle. Mais pour les Algériens, les contraintes liées à l'obtention du visa pour l'Espagne profitent à un autre pays, le Maroc. Une destination qui semble avoir le plus la cote, cette saison, auprès des Algériens, comparée à celle de la Tunisie voisine qui n'arrive pas encore à se rétablir complètement de son «printemps arabe» et des turbulences politiques et sociales qu'il a générées. L'avantage qu'avait le pays du jasmin grâce à ses frontières terrestres ouvertes avec l'Algérie a été contrebalancé par la relative stabilité politique qu'offre actuellement le Maroc. Une stabilité qui s'ajoute à ses atouts traditionnels, à savoir sa proximité géographique et une communication touristique agressive. Mais abstraction faite du contexte politique que connaissent diversement les pays du Maghreb, le Maroc reste assez compétitif avec des offres en termes de rapport qualité-prix qualifiées des plus intéressantes du marché, estiment les voyagistes de la place d'Oran. Certaines agences de voyage proposent des séjours dans des hôtels 4 étoiles de 10 jours et neuf nuits à Casablanca, Marrakech et Agadir pour 115.000 dinars. Ce pays se place en effet aujourd'hui comme une destination touristique de choix avec des produits qui se déclinent sous des formes adaptées aussi bien à une clientèle exigeante que pour une clientèle qui cherche d'abord la proximité et l'authenticité plutôt que le faste et le luxe. «L'avantage qu'offre aujourd'hui le Maroc, c'est que tu en as toujours pour ton argent. Un avantage qui s'ajoute à cette culture touristique et hospitalière de la population marocaine dans toutes ses composantes, qui considère toujours le client comme roi», affirme une responsable d'agence de voyage à Oran. Un indice illustre cet engouement pour la destination Maroc de la part des voyagistes et des touristes algériens : la quasi-totalité des vols en partance d'Oran à destination du Maroc sont au complet. Autre marché propice du secteur du tourisme, celui de la Omra durant le mois de Ramadhan qui coïncide cette année avec la période juillet août. Un tourisme religieux qui a connu une augmentation notable de ses coûts durant ces dernières années. «Les coûts ont augmenté de 50% au cours des quatre dernières années, affirment nos sources. Un séjour de 15 jours, qui comprend la nuit de «Laïlat el Kadr», coûte entre 195.000 et 260.000 dinars». Mais avec les dépenses liées au mois du carême, qui s'ajoutent à celles de l'Aïd el-fitr et de la rentrée scolaire, passer des vacances à l'étranger se présente aujourd'hui pour beaucoup de familles algériennes comme un luxe carrément inaccessible. Reste le tourisme interne, principalement balnéaire en cette saison estivale, qui pourrait représenter une alternative acceptable pourvu qu'on réussisse à dénicher la «bonne formule». |
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