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Selon le quotidien Les Echos, le ministre du Redressement productif,
Arnaud Montebourg, a rencontré les opérateurs des télécoms pour les
sensibiliser à relocaliser les centres d'appels pour créer des emplois en
France. «Lors de ces prises de contact avec Stéphane Richard (PDG d'Orange),
Jean-Bernard Lévy (Vivendi-SFR), Olivier Roussat (Bouygues Telecom) et Maxime
Lombardini (Iliad), le ministre du Redressement productif, accompagné de la
ministre déléguée au Numérique, Fleur Pellerin, a insisté auprès de chacun sur
le thème de l'emploi», ajoute le journal. «On n'en est pas encore au stade des
pressions, le gouvernement veut juste savoir comment faire pour que nous
rapatrions nos centres d'appels», affirme un opérateur interrogé par Les Echos.
Montebourg aurait insisté, ajoute la même source, «pour que les opérateurs achètent des box ou des équipements de réseau made in France auprès de Technicolor ou d'Alcatel-Lucent, deux entreprises en difficulté». Le ministre ne serait pas hostile à une fusion entre Orange et Deutsche Telekom, afin de constituer un numéro un mondial -l'«EADS des télécoms»-, il craint cependant que l'arrivée de Free Mobile ne se traduise par des destructions d'emplois dans toute la filière télécoms, après avoir fait plonger les profits. Le quotidien économique précise aussi que l'idée de relocaliser des emplois en France «n'est pas complètement neuve». Le journal rappelle qu'en «2004, Jean-Louis Borloo, puis, en 2010, Laurent Wauquiez, ont tenté d'inciter les opérateurs à relocaliser l'emploi en France. Sans succès». Si cette démarche venait à être appliquée, les économies de plusieurs pays, notamment le Maroc et la Tunisie, seraient touchées, car dépendant largement de ce secteur. Néanmoins, ajoute le journal, les opérateurs estiment qu'il n'est pas possible de rapatrier ces emplois. «C'est trop tard. Quand vous vous préparez à une baisse de 15 à 20% de votre chiffre d'affaires, vous devez optimiser vos coûts. Or, le service client est l'un des plus gros postes de dépenses», affirment certains. Sans oublier qu'il est difficile de garantir un service 7/7j et 24/24H depuis la France. Arnaud Montebourg doit aussi rencontrer cette semaine l'Arcep, le régulateur télécoms pour défendre cette démarche. Pour d'autres sources, France Télécom serait déjà prête à rapatrier ses centres d'appels implantés en Tunisie et au Maroc. Selon le site Web de la radio tunisienne, Mosaïque FM, «le directeur financier, Gervais Pellissier, de France Télécom a déclaré qu'il serait possible de rapatrier ses centres d'appels notamment ceux implantés en Tunisie et au Maroc, en France, à condition de pouvoir continuer à les faire fonctionner 24 heures sur 24». Au Maroc, certains analystes croient savoir que les entreprises françaises concernées ne procèderont pas au rapatriement des centres d'appels, en raison des avantages octroyés par le Royaume et, surtout, au coût relativement bas de la main-d'œuvre. Ainsi, il est expliqué que les salaires dans ce secteur vont du simple au quadruple entre le Maroc et la France, sans compter que le travailleur marocain travaille jusqu'à 44 heures contre 35 h pour le français, ajoutent les mêmes sources. Pour ces mêmes commentateurs marocains, quelle que soit l'approche française, il serait préférable pour le Maroc de réunir les meilleures conditions économiques moins dépendantes des aléas de la politique extérieure. |
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