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L'on rappelle que
l'oued El-Harrach dégage depuis deux ans et demi seulement une odeur bien moins
désagréable que celle qui empestait l'atmosphère depuis toujours.
« Le ministre nous a demandé à cette époque une solution palliative pour atténuer de la mauvaise odeur que dégageait l'oued, nous avons utilisé un produit d'odeur naturelle, un produit bio», nous a déclaré le directeur général de SEAAL. Jean-Marc Jahn a précisé que la méthode appelée «NOSE» a permis de réaliser «le projet Jasmin». C'est, dit-il, «un système de brumisation et d'un gel qui se subliment et donnent des molécules qui captent et plombent les molécules odorantes et les neutralisent». Le DG de SEAAL nous fait savoir que cette expérience algérienne fera l'objet d'un trophée de l'innovation au forum mondial de l'eau qui se tiendra en Corée en 2014. La solution définitive du problème de l'oued El-Harrach sera réalisée par l'épuration de toutes ses eaux par les moyens de la station de Baraki. «C'est à terme, une des plus grandes stations au monde», estime le DG de SEAAL. A propos du management de l'AEP de la wilaya d'Alger, le DG de SEAAL affirme que «c'est un contrat premier du genre dans le monde, il est reconnu à l'échelle internationale parce qu'il a permis de régler le problème de l'eau potable de la capitale en l'espace de 5 ans», nous dit-il. Il note aussi qu'habituellement dans le monde, l'on commence en premier par régler le problème de l'AEP «mais en Algérie, nous l'avons fait en faisant aussi en parallèle de l'assainissement». Jean-Marc Jahn qualifie l'approche de «meilleure performance mondiale dont l'Algérie en est l'exemple». Le DG de l'ONA (Office national de l'assainissement) avoue que «nous sommes de bons techniciens mais de mauvais managers, c'est pour cela qu'on a conclu ce contrat de management avec la SEAAL en gardant une mainmise sur le tarif de l'eau et sur l'investissement». Karim Hasni rappelle que le 1er contrat a été établi pour 5 ans (2005-2011) et a nécessité 60 milliards de DA d'investissements pour la modernisation des réseaux et 117 milliards d'euros en matière de rémunération de l'opérateur français SUEZ-Environnement (SE). Le 2ème contrat couvre la période 2011-2016 et prévoit de sécuriser et préserver les premiers acquis (H24, système informatique) avec un montant de 72 milliards de DA en plus d'autres nouveaux investissements pour la modernisation des réseaux AEP et d'assainissement pour un montant de 64 millions d'euros. Bien que satisfait de ce qui a été réalisé à ce jour en matière d'AEP et d'assainissement des eaux usées, le DG de l'ONA tient à reconnaître qu'il est «un éternel insatisfait parce que toujours plus exigeant. C'est ce qui a fait qu'on a bien avancé». Interrogé sur le coût de l'assainissement, le responsable central, chargé aussi de la protection de l'environnement, avoue que «ça coûte cher à raison de 25 DA le litre épuré mais ça n'a pas de prix parce qu'il faut que l'eau soit de bonne qualité pour préserver la santé des citoyens». Hcène Aït Amara nous fait savoir que «toutes les villes côtières s'imposent à cet effet, une priorité absolue par rapport à la préservation de l'environnement». Il compte l'existence de 138 stations d'épuration dans le pays pour une capacité d'eau épurée chacune de 900 millions de m³ par an. «L'eau épurée est réservée pour l'agriculture, c'est la nouvelle stratégie du secteur, c'est comme ça qu'on la rentabilise», affirme-t-il. Il est prévu la réalisation de trois stations d'épuration pour recycler les eaux industrielles qui déversent dans l'oued El-Harrach. En attendant, c'est celle de Baraki qui rentre dans la deuxième étape de sa réhabilitation pour épurer 300.000 m³/jour. Les objectifs de cette réhabilitation visent entre autres le traitement des eaux usées collectées par le système d'assainissement du bassin versant centre de la wilaya d'Alger, traitement de l'air par désodorisation. Lors de la présentation du projet de réhabilitation de la station de Baraki, le DG de SEAAL a dit au ministre que «nous avons besoin de beaucoup de nouvelles compétences, on travaille beaucoup sur la maintenance préventive pour préserver les investissements des collectivités». Il affirme par ailleurs que 67 plages ont été ouvertes à la baignade. Aït Amara ajoute, pour sa part, qu'il existe 60 stations d'épuration dont la réalisation sera achevée en 2014. «On va dépasser les 200 stations avec une capacité d'un milliard et demi par an alors qu'on avait à peine 30 en 1990», dit Aït Amara en soulignant encore que «nous avons aujourd'hui un taux de raccordement à l'égout de 87%. L'Algérie comptabilise ainsi le 2ème taux en Afrique». |
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