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«Oui, je l'ai
poussé et il est tombé à la renverse. Mais, monsieur le président, je jure que
je ne lui ai jamais donné ce coup de pied dont il est fait état dans l'acte de
renvoi selon les déclarations de la victime, que Dieu ait son âme, avant sa
mort».
C'est ce que dira et maintiendra Salim K., âgé de 32 ans et demeurant à Ksar El-Boukhari, tout au long de son interrogatoire par M. Mohamed Martil, le président du tribunal criminel près la cour de justice de Médéa, relatif à l'accusation de «coups et blessures volontaires», dont a été victime un vieil homme, Ali M. âgé de 71 ans, qui décédera trois jours plus tard à l'Etablissement public hospitalier Mohamed Boudiaf de Médéa. «Mais les examens médicaux et l'autopsie ont révélé des éclatements d'organes au niveau du bas-ventre qui ont entraîné une hémorragie interne», rétorquera le président du tribunal. «Non, je ne l'ai pas frappé. Je l'ai seulement poussé, monsieur le président», redira l'accusé. En effet, poursuivant ses audiences pour cette deuxième session de l'année 2012, le tribunal criminel près la cour de justice de Médéa avait à traiter, lundi dernier, cette malheureuse affaire de «coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner» pour laquelle répondait Salim K. Une affaire dont la source se trouverait dans une mésentente ancienne entre la victime Ali M. et le père de l'accusé, deux familles voisines vivant dans le même quartier à Ksar El-Boukhari, chef-lieu de daïra situé à 64 km au sud de Médéa. Une affaire dont les faits remontent, selon l'arrêt de renvoi, à cette fatidique matinée du lundi 12 décembre 2011, à Ksar El-Boukhari. Après que l'avocat de la partie civile eut demandé que «justice soit rendue pour ce coup de pied violent et fatal, délibéré», le représentant du ministère public dira dans son réquisitoire : «L'accusé tente aujourd'hui de minimiser son acte violent en invoquant une maladie dépressive. Ce que contredit l'expertise médicale. Nous ne marcherons pas dans cette voie et réclamons par conséquent un emprisonnement ferme de dix ans». Ce à quoi l'avocat de la défense répondant dans sa plaidoirie : «Rien ne prouve qu'il s'agit d'un coup de pied qui aurait été donné par mon mandant à la victime, que Dieu ait son âme, qui souffrait d'hypertension, de diabète, de problème cardiaque?, selon sa propre fille ici présente. De plus, ce vieil homme vivait seul à Ksar El-Boukhari, séparé de sa famille qui habite à Sétif. Comme nous demandons une contre-expertise médicale pour prouver la maladie dépressive dont souffre toujours notre mandant». Après délibérations, le tribunal criminel près la cour de justice de Médéa condamnera finalement l'accusé Salim K. à cinq ans de prison ferme et au versement de 10 millions de centimes, en guise de dommages et intérêts, à la fille unique de la victime. |
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