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Salon de l'emploi : Internet et le recrutement

par Ziad Salah

Lors d'une discussion avec Louai Djaaffer, rencontré en marge du salon qu'a abrité l'hôtel Le Méridien (9 et 10 juin), ce codirigeant de la startup «emploitic» a bien voulu nous communiquer un rapport réalisé par son entreprise. En voilà l'essentiel de ce document.

Le rapport réalisé par ce leader de l'e-recrutement est au fait un bilan de l'année 2011, qui nous livre une petite radioscopie sur l'évolution des recruteurs et des demandeurs d'emploi vis-à-vis d'Internet. «Le recrutement sur Internet a connu une très bonne évolution et constitue aujourd'hui le premier média de recrutement en comptabilisant près de 60% des annonces d'emploi publiées», pouvait-on lire dans l'introduction de ce rapport. Parmi les raisons de cette évolution, les rédacteurs avancent deux, dont une concerne directement le secteur des TIC. Ainsi, apprend-on qu'en 2011, le nombre d'internautes algériens a atteint 10 millions de personnes alors qu'une année auparavant il était 6 millions. Par ailleurs, Emploitic a enregistré durant la même période une évolution presque similaire puisque ce site a recensé 5,3 millions de visiteurs en 2011 contre 4,2 millions en 2010.

S'agissant du marché des annonces, «en 2011, le service veille d'Emploitic.com a enregistré un total de 12 000 annonces d'emploi publiées sur les plus importants supports médiatiques presse et web (3 quotidiens nationaux et 5 sites web)». Sur ce total, 60% des annonces ont été diffusées sur le net, note le rapport. Mieux, le document indique que l'évolution du recours au net évolue de 20% chaque année puisqu'en 2009 ce taux était de 20% et il est passé à 40% en 2010. Quant aux recruteurs qui sont passés par Internet, le rapport signale que 38% d'entre eux appartiennent à la catégorie «les grandes entreprises algériennes (privé s'entend) et les multinationales». Cette catégorie est devancée par les PME qui représentent 59% du portefeuille client de cette startup. Le rapport note l'engouement de plus en plus prononcé des entreprises employant entre 50 et 250 personnes pour cette nouvelle formule de recrutement. Les administrations et les entreprises viennent en bas de ce classement avec seulement 3%. Cependant, le rapport révèle une donnée statistique qui renseigne sur le grand décalage entre l'offre et la demande de l'emploi : «En règle générale, les entreprises reçoivent en moyenne plus de 300 CV pour chaque annonce de recrutement.»

Pour le marché de l'emploi via Internet, le document nous offre les indications suivantes : le secteur industriel demeure le premier pourvoyeur d'emploi avec un taux réalisé de 19%. Il est directement talonné par le secteur des services avec 18%, suivi par le secteur financier (banques et assurances) avec 17%. La distribution et le commerce occupe la quatrième place avec 15%, la construction et le BTP la sixième place avec 10% et les énergies et les mines l'avant-dernière position avec 9%. De son côté, sur tous «les placements» qu'a réalisés «emploitic» durant 2011, 35% d'entre eux l'ont été dans le secteur du commerce et de la vente ; 20% dans le domaine de l'industrie et de l'ingénierie ; 8% dans le domaine de la comptabilité et les finances ; 6% dans l'informatique et télécoms ; 5% dans le marketing et la communication. Le juridique, le fiscal et le conseil ferment ce tableau avec seulement 2%.

D'un autre côté, le rapport nous informe sur les exigences des employeurs puisque 49% des recrutés ont fait valoir une expérience de 3 à 5 ans ; 19% des «placés» ont une expérience se situant entre 6 et 10 ans. On relève exactement le même taux pour les personnes qui ont uniquement 1 à 2 ans d'expérience. Fait remarquable, ce sont les gens les plus expérimentés (au-delà de 10 ans) qui constituent le plus bas taux de recrutement avec uniquement 4%. Enfin, sur le plan du capital scolaire, on note que les détenteurs d'un bac plus 4 forment le gros lot des recrues avec 45%, suivis par ceux faisant prévaloir un bac plus 5 avec un taux de 26% et encore une fois ceux détenant plus qu'un bac plus 5 représentent le taux le plus faible avec 5%.