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Les responsables de
l'intersyndicale de la santé demandent, pour la deuxième fois consécutive,
l'intervention urgente du président Bouteflika, pour «mettre fin aux abus de
l'administration à l'encontre des syndicalistes autonomes».
Ils dénoncent une série de dépassements «orchestrés principalement par le ministre de la Santé, son secrétaire général et de certains directeurs de santé de wilaya, qui ne cessent d'entraver l'exercice syndical autonome». Ils l'interpellent aussi pour sauver ce qui reste de la santé publique et de la gratuité des soins. Lors d'une conférence de presse animée, hier à Alger, les porte-parole des quatre syndicats autonomes (SNPSSP, SNPSP, SNPE, SNAPSY) n'ont pas exclu le recours à des marches et à des sit-in dans la wilaya d'Alger et dans d'autres villes, si l'administration continue à viser les syndicalistes. «On exige la levée de toutes les formes d'entraves», dira Lyes Merabet, SG du SNPSP. Il s'est indigné contre le fait que le SG du ministère de la Santé demande aux directeurs de wilaya la suspension des cadres syndicaux de leurs fonctions. Merabet a précisé que le secrétaire général du MSPRH a fait état de «l'expiration du mandat national de notre organisation, mais il n'a nullement le droit de suspendre ou d'élire un représentant des praticiens. Il y aura bientôt des élections et c'est la base qui va désigner ses représentants», a-t-il souligné. Mohamed Yousfi, SG du SNPSSP, intervient pour souligner que «la chasse aux syndicats autonomes» ne date pas d?aujourd'hui, «elle est effective depuis janvier 2011 où les directeurs de wilaya ont eu des instructions pour suspendre tous les syndicalistes non affiliés à l'Union médicale algérienne dont le président est le ministre actuel Ould Abbas et ce, depuis 20 ans». Les conférenciers accusent le ministre de la Santé d'avoir commis «des dérives très graves». Mohamed Yousfi a affirmé que le ministre a décidé des ponctions sur les salaires d'un mois pour les grévistes alors que la loi prévoit seulement 3 jours. Le ministre a même demandé des ponctions sur salaires d'un mois sur le rappel non versé depuis 2009. Lyes Merabat affirme que les syndicats autonomes de la santé ont été empêchés de tenir leurs assemblées dans certaines wilayas et cinq parmi leurs délégués ont été suspendus. Concernant les médicaments, les patriciens de la santé persistent et signent. «Il y a réellement une grave pénurie de médicaments, de consommables et de vaccins dans les hôpitaux», a affirmé Lyes Merabet, contredisant les déclarations du ministre qui continue d'affirmer que les médicaments sont disponibles. Yousfi a souligné «qu'aujourd'hui même, j'ai reçu une fiche de manque d'une vingtaine de médicaments; je l'atteste en tant que chef de service au niveau de l'hôpital de Boufarik». Pour les syndicats autonomes, le ministre de la Santé et ses collaborateurs sont les premiers responsables de cette pénurie. «Les praticiens et les professionnels refusent d'assumer la mauvaise gestion des responsables du secteur», dira Merabet en ajoutant que «ce ne sont pas les praticiens et les professionnels qui importent, qui stockent et qui distribuent les médicaments, nous sommes au bout de la chaîne». Les praticiens et les professionnels s'interrogent «comment expliquer le fait qu'en 2004, le secteur de la santé a déboursé 600 millions de dollars en médicaments durant toute l'année, sans connaître de grave pénurie, pour qu'en 2012, on débourse 720 millions de dollars en quatre mois seulement, avec de graves pénuries ?» «Il faut situer les responsabilités», indique Lyes Merabet. |
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