|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Après quelques rencontres ratées, comme le mémorandum d'entente resté sans suite alors qu'il avait suscité des « inquiétudes » chez les partenaires européens, Sonatrach et Gazprom ont discuté des moyens d'optimiser leurs ventes sur les marchés mondiaux par des échanges swaps. C'est un accord qui permet, par exemple, à Sonatrach de livrer du GNL au nom de Gazprom à un pays européen. En contrepartie, Gazprom pourrait livrer du GNL à un pays asiatique pour Sonatrach afin d'honorer un contrat conclu par cette dernière. Ces arrangements permettent des économies d'échelles, notamment en matière de transport. Le PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a déclaré, après une rencontre avec le PDG de Gazprom, Alexeï Miller, que les deux parties se sont accordées sur le principe d'une telle coopération. «J'ai eu des concertations avec Alexey Miller, PDG de Gazprom, sur l'échange de swap de GNL. Nous avons discuté des moyens d'optimiser nos ventes de gaz de GNL à travers le monde par ces échanges», a-t-il déclaré à une collègue de l'APS en marge de la 25ème Conférence mondiale du gaz à Kuala Lumpur. Cet échange a été rendu possible par l'amorce ces dernières années d'une production de GNL par la Russie, qui était jusque-là centrée sur l'exportation par gazoduc. Cela a d'ailleurs permis aux Russes de gagner des parts dans un marché asiatique dominé par le Qatar. L'accord est important pour Sonatrach qui cherche à trouver des débouchés en Asie dans un contexte où le marché américain se ferme en raison d'une abondance de production en gaz de schiste dans toute l'Amérique du Nord. Des études montrent déjà que les Etats-Unis ne sont plus un marché pour les producteurs traditionnels d'hydrocarbures. Les Etats-Unis sont déjà et seront de plus en plus un concurrent de ces producteurs traditionnels. Dans un contexte de crise, le marché asiatique est le plus porteur et pouvoir conclure des accords swaps avec un grand groupe permet les réponses les plus rapides et les moins coûteuses. A LA CONQUETE DU MARCHE ASIATIQUE Ainsi, un échange swap permettra à Sonatrach de fournir des clients en Asie par le biais de Gazprom et à ce dernier de fournir ses clients par l'intermédiaire du groupe public algérien. Gazprom a annoncé dès lundi que les deux parties étudiaient la possibilité de mettre en place une coopération dans la production et l'exportation de gaz naturel liquéfié (GNL), selon un communiqué du géant gazier russe. Selon le communiqué, Alexeï Miller et Abdelhamid Zerguine «ont évoqué la possibilité de développer des activités conjointes en vue de réaliser de nouveaux projets pétroliers et gaziers, y compris de produire et de livrer du GNL sur le marché énergétique mondial», lit-on dans le communiqué. Au passage, les deux parties se sont félicitées de leur coopération dans l'exploitation du gisement de pétrole et de gaz d'El-Assel, dans lequel Gazprom EP International est opérateur sur ce contrat à hauteur de 49%, en partenariat avec Sonatrach (51%). Cet accord de principe sur les échanges va probablement susciter des «warning» et des «alertes» en Europe, où l'on se dit sensible à toute entente entre les fournisseurs. On se souvient qu'à la suite d'un mémorandum d'entente signé en août 2006 entre Sonatrach et Gazprom (devenu caduc en 2007 car n'ayant rien «donné de concret»), l'Europe avait demandé à l'époque, à travers son commissaire européen à l'Energie, à ce qu'Alger et Moscou «dévoilent leurs intentions» car, avait-t-il dit, un accord entre Gazprom et Sonatrach sur la limitation de la production ou sur les prix «aurait inévitablement un impact sur les consommateurs européens». |
|