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MEDEA : DIX ET DEUX ANS DE PRISON POUR MEURTRE

par Rabah Benaouda

Dix et deux ans de prison ferme ont été prononcés, dimanche dernier par le tribunal criminel près la cour de justice de Médéa, à l'encontre de S.B., âgé de 22 ans, accusé d'homicide volontaire sur la personne de K.F., âgé de 42 ans aux moments des faits, et T.S. qui est âgé de 20 ans et qui était accusé, quant à lui, de participation à cet homicide. Une affaire dont les faits remontent à cette fatidique après-midi du mardi 30 août 2011 mais dont la genèse l'était bien avant cette date qui avait vu S.B. porter un violent coup de couteau de boucher dans le dos de la victime K.F., qui allait perdre la vie une heure plus tard, à la suite d'une forte hémorragie interne, à l'établissement public hospitalier Benyoucef Benkhedda de Berrouaghia, chef-lieu de daïra, situé à 27 km au sud- est de Médéa, lieu de résidence des trois acteurs de cette malheureuse affaire. En effet, s'étant rencontrés à l'établissement de rééducation de Médéa, S.B. et K.F., que 20 ans d'âge séparaient, étaient arrivés à entretenir des «relations étroites très intimes» qui allaient se poursuivre à leur sortie de prison et que S.B. ne pouvait plus supporter car «elles étaient forcées et sous la menace d'une arme blanche» précisera-t-il au cours de son interrogatoire par M. Mohamed Martil, président du tribunal. Harcelé constamment, son honneur bafoué à plusieurs reprises et toujours sous la menace d'un couteau, S.B. n'en pouvait plus et décida alors d'en finir avec son antagoniste et n'attendait plus que l'occasion propice pour passer à l'acte. Une occasion qui lui sera donnée en cette journée du mardi 30 août 2011 où, dans la matinée, K.F., ordonna, sous la menace d'un couteau, à S.B. de le suivre dans son appartement où il habitait seul, les deux individus résidant dans le même quartier à Berrouaghia. Ce que refusa S.B., aidé par un voisin de passage qui arriva à séparer les deux antagonistes. Dans l'après-midi du même jour, une altercation eut lieu entre K.F. et l'ami de S.B., T.S. en l'occurrence, qui n'est autre que le frère de la voisine de K.F., que ce dernier venait d'importuner. Et de dispute verbale, l'altercation se transforma en accrochage physique entre les trois antagonistes : K.F. armé d'un couteau à cran d'arrêt, S.B. d'un couteau de boucher et T.S. d'un bâton. Et le drame arriva. «Il me harcelait constamment. Il a porté atteinte à mon intimité à plusieurs reprises. Je n'en pouvais plus, monsieur le Président» dira S.B. et le président du tribunal de rétorquer : «Mais alors pourquoi n'avez-vous pas porté plainte contre lui ?». Et l'accusé S.B. de répondre : «Tout le monde le craignait à Berrouaghia. Et, à chaque fois, il avait menacé de me tuer si je le dénonçais».

Le représentant du ministère public réclamera, dans son réquisitoire, la prison à perpétuité à l'encontre des deux accusés. Une peine que l'avocat de la défense, maître Noureddine Benhafri, tentera de ramener à sa juste proportion en s'appuyant sur le fait que la victime «avait 25 antécédents judiciaires». Après de longues délibérations, le tribunal criminel près la cour de justice de Médéa condamnera S.B. à dix ans de prison ferme, et au versement de 80 millions de centimes aux parents de la victime, après avoir bénéficié des circonstances atténuantes. Quant à son coaccusé, T.S., il a été condamné à deux années de prison ferme et une amende.